Le gaz naturel compte aujourd’hui pour plus de 20 % de la consommation énergétique mondiale. Cette part semble vouloir aller croissante, au moins sur les deux prochaines décennies (chiffre de l'Agence internationale de l’énergie). Selon les estimations, les réserves mondiales de gaz naturel devraient suffire à satisfaire nos besoins en la matière. D’autant que nous devrions bientôt pouvoir leur adjoindre quelques ressources renouvelables supplémentaires.

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    Lorsque l'on parle de « réserves mondiales de gaz naturelgaz naturel », il est intéressant de rappeler qu'il est question des volumes de gaz récupérables à un instant t, compte tenu des contraintes économiques et techniques du moment. Les réserves de gaz naturel -- comme celles de pétrole, d'ailleurs -- fluctuent donc en fonction des évolutions techniques et des prix du marché de l'énergie.

    Ainsi, pour mieux qualifier ces réserves, on emploie généralement les expressions de « réserves prouvées » -- lorsque l'existence du gaz est établie et que les possibilités de rentabilisation s'élèvent au moins à 90 % --, de « réserves probables » -- lorsque les probabilités de rentabilisation restent supérieures à 50 % -- et de « réserves possibles » -- lorsque les chances de rentabilité avoisinent les 10 %.

    Des réserves de gaz naturel géographiquement concentrées

    Selon le BP Statistical Review de 2016, compte tenu de la production actuelle, la durée des réserves mondiales prouvées de gaz naturel serait de 55 ans -- contre 53 pour le pétrole. Ces réserves seraient de l'ordre de 186.900 milliards de mètres cubes. Plus de 60 % d'entre elles se concentreraient dans cinq pays : l'Iran, la Russie, le Qatar, le Turkménistan et les États-Unis.

    La durée des réserves mondiales estimées -- incluant les gaz non conventionnels comme sont appelés les gaz de schiste et autre gaz de houillehouille -- est quant à elle évaluée à pas moins de 237 ans.

    Ces graphiques montrent l’évolution de la répartition des réserves prouvées de gaz naturel dans le monde entre 1995 et 2015. En orange, les chiffres du Moyen-Orient, en turquoise, ceux de l’Europe et de l’Eurasie, en jaune, l’Asie-Pacifique, en rouge, l’Afrique, en vert clair, l’Amérique du Nord et en vert foncé, l’Amérique centrale et du Sud. Toutes les données <a href="http://www.bp.com/content/dam/bp/pdf/energy-economics/statistical-review-2016/bp-statistical-review-of-world-energy-2016-full-report.pdf" title="BP Statistical Review of World Energy June 2016" target="_blank">ici</a>. Notons au passage que les réserves globales ont augmenté, sur ces vingt dernières années, de quelque 50 %. © <em>BP Statistical Review 2016</em>

    Ces graphiques montrent l’évolution de la répartition des réserves prouvées de gaz naturel dans le monde entre 1995 et 2015. En orange, les chiffres du Moyen-Orient, en turquoise, ceux de l’Europe et de l’Eurasie, en jaune, l’Asie-Pacifique, en rouge, l’Afrique, en vert clair, l’Amérique du Nord et en vert foncé, l’Amérique centrale et du Sud. Toutes les données ici. Notons au passage que les réserves globales ont augmenté, sur ces vingt dernières années, de quelque 50 %. © BP Statistical Review 2016

    Des chiffres régulièrement revus

    Chaque année, ces estimations sont révisées car de nouvelles ressources sont mises au jour -- en gaz non conventionnels entre autres -- et parce que l'innovation technologique permet de pousser plus avant les explorations. Ainsi, près des deux tiers du gaz naturel nouvellement découvert ces dernières années sont enfouis dans des réserves offshoreoffshore, autrefois inexploitables. D'ailleurs, selon l'IFPIFP Énergies nouvelles, la production offshore devrait augmenter de 50 % d'ici 2020. Les potentielles ressources en gaz naturel qui restent à exploiter permettraient finalement de subvenir à quelque 120 années de consommation.

    Des réserves de gaz renouvelables

    La production de biogaz, un gaz issu du traitement de déchetsdéchets, quant à lui, représente un fort potentiel d’avenir. Selon l'Association technique énergie environnement (ATEE), 750 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep) pourraient être produites par an dans le monde par méthanisationméthanisation des déchets ménagersdéchets ménagers. Quant à la méthanisation des sous-produits agricoles, elle représenterait une valeur énergétique de l'ordre de 1.000 Mtep par an. De quoi couvrir la consommation mondiale de gaz naturel fossilefossile !