Lorsque Dmitri Mendeleïev a construit son tableau périodique des éléments, il a noté une lacune et prédit l’existence d’un élément qui viendrait prendre la place 43. Plusieurs dizaines d’années plus tard, le technétium a été le tout premier élément à être produit artificiellement.

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En 1869, c'est le chimiste russe Dmitri Mendeleïev qui établit le premier, un tableau permettant de classer les éléments chimiques en fonction de leurs propriétés chimiques. Ce tableau périodiquetableau périodique des éléments comporte alors quelques trous suggérant qu'il reste encore des éléments à découvrir. Parmi lesquels, celui que l'on nomme alors d'eka-manganèse parce qu'il est prédit qu'il viendra se placer dans la colonne du manganèsemanganèse, juste en dessous de celui-ci.

Et cette place entre le molybdènemolybdène et le ruthéniumruthénium, celle correspondant au numéro atomiquenuméro atomique 43, est restée longtemps vacante. En 1877, un chimiste russe crut l'avoir enfin trouvé dans un alliagealliage métallique. Un nouvel espoir jaillit en 1896 et un autre encore en 1908. Finalement, la découverte du fameux élément 43 a été attribuée à Carlo Perrier et Emilio Segrè, des chercheurs de l'université de Palerme (Italie).

La découverte du technétium par Emilio Segrè, en 1937, a montré que le tableau périodique pouvait s’enrichir d’éléments créés artificiellement. © Nobel fondation, Wikipedia, Domaine public
La découverte du technétium par Emilio Segrè, en 1937, a montré que le tableau périodique pouvait s’enrichir d’éléments créés artificiellement. © Nobel fondation, Wikipedia, Domaine public

Du technétium produit dans un cyclotron

C'est une géniale intuition qui est à l'origine de la découverte. Ayant appris, en 1937, que des plaques de molybdène avaient été utilisées dans un cyclotroncyclotron du côté du laboratoire national Lawrence-Berkeley (États-Unis), il a imaginé que ces plaques irradiées pouvaient contenir des traces de cet eka-manganèse tant recherché. Une analyse chimique a confirmé l'hypothèse. Et l'eka-manganèse est devenu ainsi le premier élément chimique créé artificiellement. Ce qui lui a valu, dix ans plus tard, le nom de technétiumtechnétium qui en grec, signifie justement « artificiel ».

Si le technétium - un métal de transitionmétal de transition de couleurcouleur grise, très rare dans la nature - a aussi longtemps échappé aux chercheurs, c'est finalement parce qu'il ne possède pas d'isotopeisotope stable. Il reste l'élément le plus léger dont la découverte est passée par une production artificielle. Et il a ouvert la voie à la recherche d'éléments plus lourds que l'uraniumuranium, ceux que l'on connaît aujourd'hui sous le nom d'éléments transuraniens. Le dernier découvert en date porteporte le numéro atomique 118 et a été baptisé oganessonoganesson.