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    Jean-Michel et son équipe d'essarteurs ont été très sollicités. Les travaux du logis seigneurial et de ses abords sont parvenus à un stade où les boisbois viennent se marier avec les pierres.

    Vue tour de la chapelle, 2017. © Guédelon - Tous droits réservés
    Vue tour de la chapelle, 2017. © Guédelon - Tous droits réservés

    Les commandes concernent essentiellement le plafond du logis, le passage couvert entre le logis et la tour de la chapelle et l'atelier de tuilerie. Un travail très important qui a été partagé avec l'équipe des charpentiers.

    Doloire : outils des essarteurs. © Guédelon - Reproduction et utilisation interdites - Tous droits réservés
    Doloire : outils des essarteurs. © Guédelon - Reproduction et utilisation interdites - Tous droits réservés

    Les constructionsconstructions bois de Guédelon sont validées par Frédéric Épaud, archéologue du bâti. Les bois retrouvés lors de différentes analyses de charpentescharpentes permettent de déterminer quelques constantes ; les arbresarbres utilisés au XIIIe siècle étaient plutôt fluets et présentaient des cercles de croissance réguliers. La sélection était donc assez précise et les chantiers s'approvisionnaient en chênes d'environ 1,50 mètre de circonférence et disposant de fûts de 12 à 14 mètres de long.

    Essarteur en train d'équarrir un fût de chêne. Le tronc une fois équarri sera transporté chez les charpentiers pour y être façonné. © Guédelon - Reproduction et utilisation interdites - Tous droits réservés
    Essarteur en train d'équarrir un fût de chêne. Le tronc une fois équarri sera transporté chez les charpentiers pour y être façonné. © Guédelon - Reproduction et utilisation interdites - Tous droits réservés

    En premier lieu, il a fallu sélectionner des bois conformes à ceux du Moyen Âge. On a repéré de vieux chênes, grands et minces dans une forêt près de Bléneau. Ces bois de futaie présentaient l'avantage d'être tous d'âge identique, et de bonne qualité. Deux cent cinquante chênes, représentant 150 mètres cubes de bois, ont été abattus. Ils ont été transportés à Guédelon où essarteurs et charpentiers les ont répartis selon les destinations : poutrespoutres, solivessolives, chevronschevrons, lattes et voliges.

    Abattage d'un arbre à la scie et coins en métal. © Guédelon - Reproduction et utilisation interdites - Tous droits réservés
    Abattage d'un arbre à la scie et coins en métal. © Guédelon - Reproduction et utilisation interdites - Tous droits réservés

    Traitement manuel d'époque

    Ces pièces de bois ont été équarries à la doloire ou fendues au coutre. Ce traitement manuel, en dehors de la beauté du résultat, présente l'avantage de donner des poutres plus résistantes à la déformation puisque les fibres du bois ne sont pas coupées. De plus, on peut tailler des bois courbes, ce que la mécanique ne peut pas faire. Une poutre équarrie de dix pieds (trois mètres) de long et de six pouces (15 centimètres) de côté représente quatre heures de travail à la doloire.

    En ce qui concerne la forêt de Guédelon, certains chênes abîmés par la tempête du 28 juillet 1236 (2005) ont été abattus. Ils ont servi à la production de tavaillons (tuilestuiles de bois) pour le passage couvert du château et sur les différents ateliers du chantier.