Cet article revient sur la question de la presque totale absence de novae – étoiles qui deviennent très brutalement extrêmement brillantes – dans les registres du monde occidental avant le XVIe siècle. Il évoque également un étrange phénomène, en 1415, qui pourrait bien être l'observation d'une nova ignorée des astronomes.
En revanche, on trouve en Orient des traces de novae bien antérieures à celle d'Hipparque. Ainsi, sur des carapaces de tortues découvertes près de Pékin en 1899, figurent des idéogrammes évoquant une nova au XIVe siècle avant notre ère dans la constellation du Scorpion.
En outre, des chroniques chinoises bien postérieures indiquent qu'en 183 une étoile a brillé avec un éclat supérieur à celui de Sirius, sa lumière n'étant dépassée que par celles du Soleil et de la Lune. Localisée dans le Centaure, elle était donc visible à Alexandrie, qui était alors le centre des observations grecques. Il est incompréhensible qu'elle n'y ait pas été signalée. Continuons la liste des novae repérées en Orient : d'abord en 185 dans le Centaure, puis une deuxième en 393 dans le Scorpion, puis une autre encore en 827 toujours dans le Scorpion et, enfin, une en 1006 dans le Loup.
Cette dernière n'avait d'autres rivales dans le ciel que le Soleil et la Lune : pendant quelques semaines, elle était probablement deux cents fois plus brillante que Vénus. En 1054, une « nouvelle étoile » rayonna dans le Taureau, donc parfaitement visible en Europe.
En 1181, ce fut dans Cassiopée qu'une nova se manifesta pendant six mois. Malheureusement, cette dernière, potentiellement visible dans l'ensemble de l'hémisphère Nord, était peu brillante : sans les Chinois et les Japonais, elle nous serait inconnue.
La première « étoile nouvelle » étudiée par un savant européen
Découverte en 1572 et baptisée « Nova de Tycho Brahe », elle brilla dans Cassiopée pendant 16 mois.
Puis, David Fabricius découvrit, en 1596, une étoile inconnue d'éclat moyen dans la constellation de la Baleine.
Enfin, dans le Serpentaire (ou Ophiuchus), vint celle de 1604 surnommée « Nova de Kepler ».
L'apparition de la lunette en 1610 clôt la période des observations à l'œil nu et aussi celle des « novae historiques », c'est ainsi qu'on les appelle.