Cette étrange « drapeau rouge », une lueur qui irradie depuis le centre de la Voie lactée, ce n’est pas un phare dans la nuit. Mais, selon les astronomes, une quantité d’hydrogène gazeux ionisé localisée dans le disque incliné de notre Galaxie. Reste désormais à découvrir quelle est la source d’énergie qui entretient cette structure.


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    Au centre de notre Voie lactée se trouve un disque d'environ 8.000 années-lumière de diamètre. Il est incliné d'une vingtaine de degrés par rapport au plan galactique. Et c'est en provenance de ce disque que des astronomes de l’université aéronautique Embry-Riddle (États-Unis) viennent de détecter un étrange « drapeau rouge ». Une lueur émise par de l'hydrogène gazeux ionisé qui semble se déplacer en direction de notre Terre.

    Habituellement, les chercheurs qui étudient le disque incliné au centre de notre Galaxie travaillent sur des données infrarouges ou radio. Pour mieux voir à travers les poussières. Mais cette fois, les astronomesastronomes ont profité d'un trou dans ces poussières pour observer la structure dans le domaine optique (la lumière visible, dans le rouge) grâce à la sensibilité unique du télescope Wisconsin H-Alpha Mapper (WHAM - Chili).

    « Nous avons ainsi pu, pour la première fois, comparer nos données à celles que nous avions déjà sur de nombreuses autres galaxies spirales », explique Matthew Haffner, chercheur, dans un communiqué. De quoi, partant d'un modèle existant, se donner une image précise et en trois dimensions de la structure observée.

    Quelle source d’énergie pour ioniser ce gaz ?

    Plus loin du centre de la Galaxie, les choses deviennent extrêmes.

    Selon les astronomes, au moins 48 % de l'hydrogène gazeux contenu dans le disque incliné au centre de la Voie lactéeVoie lactée a été ionisé par une source inconnue. Formant une structure qui semble se déplacer vers notre Terre. Elle se situe en effet sur une orbiteorbite elliptique, à l'intérieur des bras en spirale de la Voie lactée. Et elle change à mesure qu'elle s'éloigne de ce centre. L'étude des émissionsémissions visibles venant également de l'azoteazote et de l'oxygèneoxygène ionisés a apporté quelques détails. « Près du noyau de notre Galaxie, le gazgaz est ionisé par des étoilesétoiles nouvellement formées. Lorsque vous vous en éloignez, les choses deviennent extrêmes et le gaz, comparable à ce que l'on observe dans les galaxies LINER - pour Low-Ionization Nuclear Emission-line Region », précise Dhanesh Krishnarao, un autre chercheur impliqué dans l'étude.

    Les galaxies LINER ne sont pas rares. Elles représenteraient un tiers de toutes les galaxies. Mais le fait que les astronomes de l'université aéronautique Embry-Riddle aient identifié notre Voie lactée comme telle va permettre d'étudier une région LINER plus en détail que jamais. De quoi aussi en apprendre plus sur le passé et le présent du centre de la Voie lactée.

    Selon les chercheurs, si le WHAM leur a offert une première image de cette structure ionisée, ils devront lui construire un successeur pour parvenir à s'en faire une idée plus précise. Et déterminer la source d’énergie qui, au centre de notre Voie lactée, permet de maintenir ainsi l'hydrogène sous une forme ionisée.