La première sonde lunaire européenne, SMART-1, s'apprête à entamer le voyage sans précédent qui l'emmènera au voisinage de notre satellite naturel grâce à la seule poussée de son moteur ionique, testé pour la première fois par l'Agence spatiale européenne comme principal moyen de propulsion.

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    La sonde de l'ESA est arrivée le 15 juillet dernier à Kourou, en Guyane, où l'on s'affaire à préparer son lancement, prévu à bord d'une Ariane-5 dans la nuit du 28 au 29 août prochain. Les ingénieurs disposeront d'une fenêtrefenêtre de lancement de 26 minutes qui s'ouvrira à 20h04 heure locale (01h04 heure de Paris).

    Image du site Futura Sciences
    SMART-1SMART-1, qui pèse 367 kgkg, partagera ce vol V162 avec deux satellites commerciaux : INSAT-3E, de l'Organisation indienne de recherche spatiale (ISRO) et e-Bird, un satellite de télécommunications d'Eutelsat. La sonde lunaire sera le plus petit satellite du trio. Elle sera installée en position inférieure, dans un adaptateur cylindrique, et sera la dernière à être libérée dans l'espace.

    Le lanceur Ariane-5 générique choisi pour ce vol placera ses trois charges utiles sur une orbite de transfert géostationnaire standard d'où chacune entamera son propre voyage vers son orbite opérationnelle finale. Poussée par son moteur ionique, SMART-1 atteindra son objectif, la LuneLune, après avoir suivi pendant quelque 16 mois une longue trajectoire en spirale.

    Le moteur ionique de SMART-1 servira à accélérer la vitessevitesse de la sonde et à rehausser ainsi son orbite jusqu'à atteindre le voisinage de la Lune, à environ 350 000 / 400 000 km de la Terre. Après une série de manouvres dites d'"assistance gravitationnelleassistance gravitationnelle" réalisées autour de la Lune vers la fin septembre, la fin octobre et la fin novembre 2004, la sonde sera finalement "capturée" par le champ gravitationnel lunaire en décembre 2004 et se servira alors de son moteur pour ralentir sa vitesse et réduire l'altitude de son orbite lunaire.

    Tester de nouvelles technologies de pointe et étudier la Lune

    SMART-1 ne ressemble pas aux sondes envoyées habituellement dans l'espace. Première des "petites missions de recherche et technologie de pointe" de l'ESA, elle a d'abord été conçue pour faire la démonstration de technologiques innovantes, indispensables aux futures missions scientifiques dans l'espace lointain. Une fois parvenue à destination, elle permettra toutefois de procéder à une étude scientifique inédite de la Lune. SMART-1 est un véhicule spatial de très petite taille (à peine 1m3). Ses panneaux solaires, d'une envergure totale de 14 mètres, lui permettront néanmoins de disposer d'une puissance de 1,9 kW, dont les trois-quarts seront utilisés par son système de propulsion hélio-électrique.

    La première tâche dévolue à SMART-1 en tant que démonstrateurdémonstrateur technologique sera de tester ce nouveau système de propulsion, basé sur l'emploi d'un moteur à faible poussée continue. Celui-ci utilise l'électricité générée par les panneaux solaires pour produire un faisceau de particules chargées qui "poussent" la sonde en avant. Les moteurs de ce type sont communément appelés "moteurs ioniques" et les ingénieurs estiment qu'ils joueront un rôle essentiel dans les futures missions spatiales à long rayon d'action. SMART-1 permettra également de procéderaux essais d'une série d'instruments et d'équipements miniaturisés, dont un système de navigation qui permettra aux futurs véhicules spatiaux de se diriger de manière autonome à l'intérieur du Système solaireSystème solaire et d'un dispositif de télécommunications reposant sur l'utilisation de faisceaux laserlaser au moyen desquels la sonde tentera d'établir une liaison avec la Terre. SMART-1 disposera en outre d'un nouveau système de télécommunications par ondes courtes.

    Une fois installée sur une orbite quasi-polaire autour de la Lune, en janvier 2005, SMART-1 jouera le rôle de plate-forme scientifique pourl'observation de notre satellite. La sonde cherchera à déceler la présence de glace hydrique dans les cratères lunaires situés près des pôles, recueillera des données permettant de jeter un jour nouveau sur les origines toujours incertaines de la Lune et contribuera à reconstituer son évolution en cartographiant sa topographie et la répartition des minérauxminéraux et des éléments chimiqueséléments chimiques clés à sa surface.

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