Les planètes de notre Système solaire, dont la Terre, se sont formées par collisions et accrétions graduelles de corps rocheux que l’on appelle « protoplanètes ». Cependant, les processus intervenant lors de ces collisions gigantesques sont encore mal compris et les différents modèles proposés mènent souvent à un paradoxe : les débris observés dans la ceinture d’astéroïdes ne suffisent pas à décrire la formation de l’ensemble des planètes du Système solaire. De nouveaux résultats avancent cependant une explication qui permettrait de résoudre ce problème.
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Durant la formation du Système solaire, les planètes telluriques (Mercure, VénusVénus, la Terre et Mars) sont supposées avoir été formées par collisions et accrétions entre des corps rocheux plus petits, jusqu'à l'obtention d'un embryonembryon planétaire.
Il manque des débris solides pour expliquer la formation du Système solaire
Ces violentes collisions sont supposées avoir engendré de nombreux débris, qui auraient alors échappé à l'attraction du corps planétaire en formation et se seraient mis en orbite autour du SoleilSoleil, formant un disque d'astéroïdesastéroïdes. Ce disque de débris, nous l'observons encore actuellement sous la forme de la ceinture d’astéroïdes principale, qui se situe entre les orbites de Mars et de JupiterJupiter. En principe, les astrophysiciensastrophysiciens devraient retrouver dans cette ceinture d'astéroïdesceinture d'astéroïdes les marqueurs de la formation du Système solaire. Mais ce n'est pas le cas.
La quantité de débris solidessolides orbitant au-delà de Mars n'est pas suffisante pour expliquer la formation de l'ensemble du Système solaire. Certains modèles expliquent cette lacune par le fait qu'une partie des astéroïdes de la ceinture de débris aurait bombardé par la suite les planètes en formation. Mais même dans ce cas, la composition minéralogique des éléments de la ceinture d'astéroïdes ne correspond pas à ce qui est attendu. Il manque en particulier des météorites riches en olivineolivine, qui est le minéralminéral principal composant le manteaumanteau des planètes telluriques. Un paradoxe connu sous le nom de « Missing mantle problem » qui reste inexpliqué depuis des décennies.
Les roches vaporisées sous la puissance des impacts
Deux chercheurs de l'Université de l'État d'Arizona (États-Unis) ont tenté de résoudre ce problème. Ils ont ainsi simulé et modélisé des collisions de protoplanètes pour étudier les processus thermodynamiquesthermodynamiques intervenant lors de ces événements. Leurs résultats, publiés dans la revue The Astrophysical Journal Letters, montrent que ces grandes collisions génèrent finalement peu de débris solides, mais plutôt des gazgaz. En effet, sous la puissance de l'impact, une partie des roches est littéralement vaporisée ! Alors que les débris solides vont s'agglomérer en disques résiduels comme la ceinture d'astéroïdes, les gaz issus de la vaporisationvaporisation vont plus facilement s'échapper du Système solaire, ne laissant ainsi aucune trace des événements collusifs qui les ont créés.
Ces résultats apportent une solution au problème du manque de débris solides présents dans la ceinture d'astéroïdes et au paradoxe du « Missing mantle problem ».
Cette proposition pourrait également permettre de comprendre la formation de la Lune. Le satellite terrestre aurait ainsi comme origine les débris solides issus de la formation de la Terre. Dans les précédents modèles, la LuneLune aurait ensuite été largement bombardée par les débris orbitant autour du Soleil, compromettant grandement ou influençant largement sa formation. Or, ce n'est pas ce qui semble s'être passé. Dans l'hypothèse développée par Gabriel Travis et Harrison Allen-Sutter, qui proposent qu'une part significative du matériel résiduel est en réalité sous forme de gaz, les impacts météoritiques sur la Lune sont bien moins importants et ne compromettent pas sa formation.