Cette semaine, Futura vous offre une partie d'une enquête qui raconte l'urgence de dénoncer l'inaction climatique du gouvernement au travers du mouvement Scientifiques en Rébellion. Ce mouvement prône la désobéissance civile pour se faire entendre. 


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    C'est inédit et symptomatique d'un malaise profond... Le 30 novembre dernier, 13 scientifiques ont été jugés pour avoir occupé quelques mois plus tôt le Muséum national d'histoire naturelleMuséum national d'histoire naturelle à Paris afin de dénoncer l'urgence face à la crise écologique et l'inaction climatique du gouvernement. Ces activistes, relaxés depuis*, font partie du mouvement Scientifiques en Rébellion, lancé en février 2020 en France, qui prône la désobéissance civile pour tenter de se faire entendre. Au-delà de cet engagement, c'est tout notre rapport à la science qui mérite d'être questionné comme l'analyse Jérôme Santolini, chercheur en sciences du vivant, un des coordinateurs de Scientifiques en rébellion et administrateur de Sciences citoyennes, une association qui cherche à remettre les sciences en société.

    * le motif étant "infraction non caractérisée"

    « La science est l’affaire de tous », Jérôme Santolini (Scientifique en rébellion)
    « La science est l’affaire de tous », Jérôme Santolini (Scientifique en rébellion)

    De plus en plus de scientifiques prennent la parole, s’engagent dans des actions de désobéissance civile. Pourquoi ?

    Les mouvements des citoyens pour le climatclimat et les mobilisations activistes sont de plus en plus courants, que ce soit Friday for Future lancé en 2018 par Greta ThunbergGreta Thunberg ou Extinction Rébellion initié la même année, premier grand mouvement de désobéissance civile depuis des décennies. Depuis 2 ou 3 ans, des scientifiques lanceurs d'alerte s'engagent aussi face à l'urgence, notamment climatique et écologique. Ils sont encore très minoritaires, mais c'est comme une traînée de poudre. En 2020, nous étions un millier à signer une tribune appelant à la désobéissance civile non-violente marquant ainsi la création de Scientifiques en Rébellion. Depuis, des dizaines d'actions ont eu lieu dans le monde, devant le siège de Dassault à Paris, lors d'un salon BMW à Munich, etc.

    Nous cherchons d'autres façons d'être entendus. En tant que scientifiques, notre mission est de produire des connaissances mais aussi de les diffuser dans l'espace public. Pour des raisons d'éthique, nous ne pouvons pas les occulter, faire comme si elles n'existaient pas, comme si nous ne savions pas. Ce serait de la « non-assistance à humanité en danger ». Voir ces connaissances finir dans des tiroirs dans ce contexte d'urgence est insupportable. C'est ce grave dysfonctionnement des relations entre scientifiques et politiques qui justifie notre appel à la désobéissance civile. 50 ans après le rapport Meadows1, 35 ans après le premier rapport du GIECGIEC, rien ne change. En dépit des alertes des scientifiques ou des organisations internationales comme les Nations Unies, les conférences intergouvernementales s'enchaînent et n'apportent aucune réponse concrète aux crises climatiques et écologiques. Le mal-être des chercheurs conduit certains à se détacher du business as usual de la recherche, d'autres à changer de thématique pour retrouver du sens, quelques-uns désertent l'institution, les vocations baissent, les burnouts augmentent. Et certains, de plus en plus nombreux, s'engagent.


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