Il flotte à quelques centimètres au-dessus de son rail, par répulsion magnétique, évoluant sans frottement avec son passager : le Magsurf s'est montré au public à l’université Paris Diderot. À l'occasion de son mois thématique consacré à la science insolite,  Futura-Sciences vous propose de redécouvrir les stupéfiantes possibilités de la supraconductivité illustrées par ce surf à lévitation magnétique.
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On l'a vu dans les opus 2 et 3 de la saga Retour vers le futur : l'hoverboard, ou surf volant, est très commode et particulièrement efficace car il flotte à quelques centimètres du sol et glisse donc sans frottement. Les auteurs ne précisent pas la mystérieuse force de sustentation mais la rendent inexploitable sur l'eau. Cette force existe disent les scientifiques : c'est l'interaction électromagnétique, que l'on peut rendre beaucoup plus puissante avec les matériaux supraconducteurs, dont la résistance électriquerésistance électrique s'annule.


Les différentes étapes de fabrication du Magsurf sont présentées dans cette vidéo. © Université Paris Diderot

Des perspectives vertigineuses

Depuis longtemps, on sait ainsi faire léviter des aimantsaimants grâce à cet effet découvert... en 1911 dans du mercuremercure descendu à une température de quelques degrés au-dessus du zéro absoluzéro absolu (précisément 4,2 kelvinskelvins). Découverte à la température de l'hélium liquideliquide (vers -270 °C), la supraconductivitésupraconductivité se manifeste aussi à celle de l'azoteazote liquide (vers -180 °C) dans certains matériaux, comme les cupratescuprates.

C'est ce qu'ont exploité les physiciensphysiciens du laboratoire Matériaux et phénomènes quantiques de l'université Paris Diderot-Paris 7 pour montrer au public le Magsurf, un hoverboard réel, avec lequel on pouvait jouer jusqu'au 15 octobre 2011. Une fois empli d'azote liquide, l'engin se met à flotter à 2 ou 3 centimètres du rail, qui contient un aimant et on peut alors monter dessus pour s'amuser (en ligne droite) avec un surf sans frottement.

De nombreuses applicationsapplications existent déjà, en médecine ou en électronique, reposant sur des supraconducteurssupraconducteurs à très basses températures. Mais on pourrait faire beaucoup faire mieux si l'on pouvait l'obtenir à des températures plus élevées.

Les physiciens peinent à expliquer la supraconductivité à haute température critique (celle de l'azote liquide), mais ne désespèrent pas de l'obtenir à température ambiante. À l'université Paris XI, l'équipe de Julien Bobroff, du laboratoire de Physique des solides, a réalisé un superbe et étonnant site WebWeb montrant, sous forme d'images et de vidéos, les applications possibles d'une hypothétique supraconductivité à température ambiante. Baptisé Supradesign, ce projet a donné lieu à une exposition.

À voir : notre sélection de vidéos et les explications de Julien Bobroff. Ces applications imaginaires ne sont pas de la pure science-fiction, s'appuyant sur les subtilités de l'effet Meissnereffet Meissner, qui expulse un champ magnétiquechamp magnétique et qui permet de repousser mais aussi d'attirer un objet. D'où l'idée de s'accrocher un sac à dosdos qui se tiendrait à quelques centimètres du corps... D'après Alain Sacuto, le Magsurf pourrait préfigurer de futurs transports urbains, à l'image des trains à sustentation magnétique.