La réutilisabilité et la fabrication additive, par exemple, ne sont pas les seules innovations envisagées pour le lanceur qui succédera à Ariane 6 à l’horizon 2030. ArianeWorks, le groupe ADF/Latesys et l’université de Rennes travaillent sur le concept Smartcatcher, un audacieux système d’atterrissage pour un étage réutilisable. Les explications de Jérôme Vila, fondateur et responsable d’ArianeWorks.


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    Si la future Ariane sera partiellement réutilisable, l'étage principal du lanceur devra être équipé d'un système d'atterrissage pour se poser à la verticale. Ou pas. En effet, parmi les études en cours, ArianeWorks travaille depuis début 2019 avec ADF/Latesys, sur « le concept Smartcatcher qui consiste à attraper le lanceur quelques mètres avant de toucher le sol à l'aide d'un système de câbles qui l'enserrerait dans une sorte de polygone », nous explique Jérôme Vila, fondateur et responsable d'ArianeWorks.

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    ArianeWorks travaille aux lanceurs du futur qui succéderont à Ariane 6

    Pour l'instant, il s'agit d'études et d'essais à petite échelle qui visent à démontrer la faisabilité et l'intérêt d'un tel système qui permettrait de « ne pas avoir à faire voler la "fonction" train d'atterrissage, avec toute la complexité d'un système embarquésystème embarqué, mais de la gérer au sol ». Ce concept est certes risqué mais offre plusieurs avantages. « L'absence de pieds et de jambes, c'est autant de masse en moins à transporter et un gain sur les coûts fixes du lanceur. »

    Démonstration à l'université de Rennes, dans le cadre du programme Perseus du Cnes, du concept de système d'atterrissage Smartcatcher. © Cnes, Université de Rennes, YouTube

    Un concept de système d'atterrissage prometteur

    Ce concept a été jugé suffisamment prometteur pour qu'ArianeWorks s'y intéresse avec ADF/Latesys. Un modèle de démonstration, financé dans le cadre du programme Perseus, est préparé par une équipe inventive de l'université de RennesRennes. Le but est d'explorer un certain nombre de « verrousverrous technologiques en tentant d'attraper d'abord des maquettes avec un ensemble de câbles mobilesmobiles ». Ces essais, qui pourraient pousser jusqu'à l'échelle du véhicule Frog, permettent de « déterminer quelle hauteur du sol convient le mieux pour attraper l'étage, le dimensionnement et la tension des câbles, les algorithmes de pilotage/apprentissage du système de réceptionréception... ».

    On signalera une autre étude en cours, mais cette fois-ci sur papier, celle qui porteporte sur des concepts de « barges maritimes qui pourraient être utilisées pour récupérer des étages principaux de lanceurs associées à un transport en dirigeable » !