Un comité d'experts de l'Union européenne émet des « doutes » sur l'intérêt éthique des aliments issus d'animaux clonés. Son avis n'est que consultatif mais il est possible que l'Europe aille jusqu'à l'interdiction de ce genre d'aliments, alors que les Etats-Unis viennent, eux, de les autoriser officiellement.

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    Après les OGMOGM, les animaux clonés... Les nouvelles technologies ont décidément du mal à passer en agricultureagriculture. Le Groupe européen d'éthique des sciences et des nouvelles technologies (GEE, ou EGE en anglais), créé par la Commission européenne, vient de rendre un avis défavorable à la commercialisation d'aliments issus d'animaux obtenus par clonageclonage (comme la viande et le lait).

    Dans son communiqué, ce comité explique « douter que le clonage à des fins alimentaires soit éthiquement justifié », et ce, argumente-t-il, au vu « de l'ampleur actuelle des souffrances et des problèmes de santé des animaux porteurs et des animaux clonés ».

    Cet avis négatif va à l'inverse de celui (provisoire), rendu le 11 janvier par l'Autorité européenne de sécurité des alimentsAutorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Traitant, elle, uniquement de la question des effets sur la santé, l'EFSA avait conclu que les aliments issus d'animaux clonés ne présentaient pas de danger particulier. Aux Etats-Unis, la FDAFDA (équivalent de l'EFSA) vient tout juste de rendre le même avis favorable, autorisant définitivement le clonage dans les élevages.

    Demander leur avis aux citoyens européens

    La conclusion du GEE ne porteporte que sur les aspects éthiques et ne conseille d'ailleurs pas formellement l'interdiction, d'autant que son avis n'est que consultatif. En revanche, les experts du GEE préconisent que soient vérifiées plusieurs conditions avant d'accepter ces pratiques pour l'alimentation humaine, le comité : l'innocuité pour les consommateurs, les conditions d'élevage des animaux, la traçabilitétraçabilité et le contrôle des circuits commerciaux.

    La balle est maintenant dans le camp de la Commission européenne. Celle-ci dit vouloir attendre la conclusion définitive de l'EFSA, qui ne sera exposée qu'en mai prochain, puis les résultats d'une enquête d'opinion sur le sujet. Or, on sait les citoyens européens réticents face à ce genre de technologie et la question leur sera posée en pleine débat sur les OGM, avec l'exemple des refus français et autrichien du maïsmaïs transgéniquetransgénique.

    Il n'est donc pas impossible que la Commission interdise au moins temporairement la commercialisation en Europe de produits issus d'animaux clonés. Elle éviterait peut-être ainsi de mécontenter l'opinion publique mais serait alors certaine d'agacer les Etats-Unis...