L’énorme glacier de l’île du Pin, en Antarctique, devrait continuer à maigrir durant les cinquante prochaines années. En conséquence, il risque de gonfler fortement le niveau des océans.

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    Le glacier de l’île du pin contribue déjà à plus de 25 % de la perte de calotte glaciaire antarctique, avec une perte de 20 Gt en moyenne par an entre 1992 et 2011, sur 65 Gt de recul annuel moyen de la calotte antarctique. © Nasa, Wikipédia, DP

    Le glacier de l’île du pin contribue déjà à plus de 25 % de la perte de calotte glaciaire antarctique, avec une perte de 20 Gt en moyenne par an entre 1992 et 2011, sur 65 Gt de recul annuel moyen de la calotte antarctique. © Nasa, Wikipédia, DP

    C'est une masse de glace énorme, située à l'ouest de l'AntarctiqueAntarctique. Le glacierglacier du Pin, s'étendant sur 175.000 km2, constitue l'un des principaux contributeurs à l'élévation du niveau des mers. Et les choses risquent de ne pas aller en s'arrangeant. Si le récent rapport du GiecGiec révélait l'intensité de sa fonte, avec un recul de 10 km en 20 ans, de nouvelles simulations, tout juste publiées dans Nature Climate Change, laissent entendre que les dégâts ne feront que s'amplifier dans le temps.

    Les trois modèles utilisés par les chercheurs du Laboratoire de glaciologie et de géophysique de l'environnement (LGGE) à l'université de Grenoble se recoupent : alors que le glacier a perdu en moyenne 20 milliards de tonnes (Gt) par an en moyenne durant les deux dernières décennies, les prévisions pour 2060 estiment que l'on atteindra entre 60 et 120 Gt de perte dans l'année.

    En effet, des remontées d'eaux plus chaudes sur la partie située en mer contribuent directement à réduire le volume du glacier. Ce phénomène est cumulé à glissement de plus en plus important des glaces continentales vers l'océan, ce qui n'est pas sans conséquence sur le niveau des mers. D'après les calculs des chercheurs, le seul glacier du Pin pourrait faire monter les océans de 0.35 à 1 cm après que sa « ligne d'échouage » aura reculé d'au moins 40 km. À titre indicatif, il faut au rythme actuel 3 ans pour constater une élévation de 10 mm du niveau des mers.