Aux confins de notre Système solaire, quelques petits corps glacés dormants qui se transforment soudain en comètes viennent visiter le Système solaire interne. La question de cette transition de l’un à l’autre a longtemps été débattue. Aujourd’hui, des chercheurs annoncent avoir découvert un passage par lequel elles se faufilent vers le Soleil.


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    Les comètes se sont formées -- et résideraient depuis -- dans les régions froides des confins de notre Système solaire il y a plus de 4,5 milliards d'années. Quelques instabilités gravitationnelles encourageraient certaines d'entre elles à se rapprocher de notre Terre, suivant une trajectoire parabolique. Et des travaux de chercheurs de l'université de Floride (États-Unis) pourraient bien modifier fondamentalement la compréhension que les astronomesastronomes ont de la façon dont le phénomène se produit.

    Les chercheurs étudiaient en fait le comportement des centaures, ces petits corps glacés qui font penser à des astéroïdes et qui se déplacent sur des orbites instables entre JupiterJupiter et NeptuneNeptune. Ils seraient originaires de la ceinture de Kuiper et sont considérés comme la source des comètes de la famille de Jupiter. Des comètes de courte période de révolution.

    Plus exactement encore, les astronomes s'intéressaient au cas particulier de 29P/Schwassmann-Wachmann 1 (SW1). De taille moyenne, ce centaure est installé sur une orbite presque circulaire autour de Jupiter. Il se démarque par une activité intense malgré une distance au SoleilSoleil qui reste importante et à laquelle ses glaces ne devraient pas se vaporiser.

    Sur cette vue d’artiste, le centaure 29P/Schwassmann-Wachmann 1 (SW1) tel qu’il apparaîtrait après sa transition vers un état de comète de la famille de Jupiter et vu à une distance de 30 millions de kilomètres de notre Terre. La Lune, en haut à droite, est représentée pour l’échelle. © Heather Roper, Université de l’Arizona
    Sur cette vue d’artiste, le centaure 29P/Schwassmann-Wachmann 1 (SW1) tel qu’il apparaîtrait après sa transition vers un état de comète de la famille de Jupiter et vu à une distance de 30 millions de kilomètres de notre Terre. La Lune, en haut à droite, est représentée pour l’échelle. © Heather Roper, Université de l’Arizona

    Un cas pas si particulier

    « Nous avons découvert que plus d'un centaure sur cinq entre dans une orbite similaire à celle adoptée par SW1 à un moment donné de sa vie », raconte Maria Womack, astronome. Ainsi, alors que les chercheurs le considéraient comme un cas particulier, SW1 serait tout simplement un centaure sur le point de basculer dans la catégorie des comètes de la famille de Jupiter.

    Au-delà de cela, les astronomes se sont aperçus que les centaures qui traversent cette région sont la source de plus des deux tiers des comètes de la famille de Jupiter. Et il ne leur en a pas fallu plus pour qualifier la région de passage vers le Soleil. La plupart des centaures -- qui vivent parfois jusqu'à des milliards d'années -- s'y trouvant se transformant en plus en comètes en quelques milliers d'années seulement.

    SW1 est le candidat idéal pour faire progresser notre connaissance des comètes

    Ce passage devrait désormais permettre aux chercheurs d'identifier les centaures prêts à virer sur une orbite qui les emmènerait vers le Système solaire interne. Et SW1 est actuellement le plus grand et le plus actif de tels objets. C'est « le candidat idéal pour faire progresser notre connaissance des transitions orbitalesorbitales et physiquesphysiques qui façonnent la population des comètes que nous observons aujourd'hui », rapporte Gal Sarid, astronome à l'université de Floride.