En prévision de futurs vols de très longue durée (plus de 19 heures) que Qantas envisage de mettre en service, la compagnie australienne a décidé de réaliser trois vols d'essais de façon à s'assurer qu'à l'issue d'un vol d'une aussi longue durée les passagers, notamment ceux de la classe économique, arrivent à destination en bonne forme. Ces vols d'essais embarqueront une quarantaine de personnes qui seront soumises à de nombreux tests et expériences.


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    Des avions plus économes en carburant et moins lourds, en raison de l'utilisation de matériaux composites en fibres de carbone, rendent possibles des vols long-courriers de très grande durée, au-delà de 15 heures.

    Qantas, qui étudie la possibilité de mettre en service des vols commerciaux de plus de 19 heures de vol, dans le cadre de son projet Sunrise qui prévoit des vols au départ de la côte est de l'Australie (Brisbane, Sydney et Melbourne) vers Londres et New York, a prévu de réaliser des vols de tests avec des expériences à bord.

    Il faut savoir que, quel que soit le vol, l'environnement dans lequel le voyage se déroule crée des perturbations physiologiques dont le passager n'est pas toujours conscient. À ces perturbations s'ajoutent aussi de nombreux autres facteurs qui sont susceptibles de favoriser l'apparition d'incidents, dont des douleursdouleurs vives au niveau des sinus et des oreilles par exemple. Cela dit, comme le souligne l'Académie nationale de médecine, si les conditions de vol sont « généralement bien supportées quand les passagers sont en bonne santé et que les vols sont de brève durée », au-delà de seulement quelques heures de vol, « les incidents sont plus fréquents : 70 % des incidents au-delà de quatre heures de vol, pour 30 % lors des premières quatre heures ».

    La compagnie australienne souhaite donc s'assurer que ses futurs vols de très longue durée n'augmenteront pas le risque pour la santé des passagers et des membres d'équipage. Elle va donc profiter de la livraison de trois Boeing 787-9 qui, au lieu de voler à vide de Seattle aux États-Unis à l'Australie, simuleront deux vols du projet Sunrise, de Londres à Sydney et de New York à Sydney. Afin de minimiser le poids de l'appareil et fournir l'autonomieautonomie de carburant nécessaire, chaque avion n'embarquera que quarante personnes, équipage compris (principalement des salariés de la compagnie).

    Arriver en forme après 19 heures de vol 

    À proprement parler, ce ne seront pas des voyages d'agrément. Chaque passager et membre d'équipage sera soumis à une batterie de tests tout au long du vol et devra réaliser plusieurs expériences, notamment médicale, de façon à tester les moyens d'améliorer le bien-être des passagers sur les vols très long-courriers et de minimiser le décalage horaire. Pour les pilotes, le but de ces expériences est, à terme, de les aider durant des vols long-courriers à optimiser leur temps de repos et leur régime de travail.

    Les conclusions de ces expérimentations seront ensuite remises à l'Autorité de la sécurité de l'aviation civile, l'équivalent australien de la Direction de la sécurité de l'aviation civile française (DSAC), qui vérifiera s'il y a lieu d'édicter de nouvelles réglementations ou si celles existantes sont suffisantes pour encadrer ces futurs vols de très longue durée.

    Qantas doit encore décider de la viabilité technique et commerciale de ces vols entre la côte est de l'Australie et l'Europe ou les États-Unis. Elle tranchera cette question d'ici la fin de l'année. Pour ce service commercial, deux avions sont en compétition : l'Airbus A350-1000 ULR et le Boeing 777-8.