Après l'Inde qui a lancé sa première mission martienne le 5 novembre, c'est au tour de la Nasa de profiter de la fenêtre de tir de 2013 pour lancer une sonde à destination de Mars. Si les conditions météorologiques sont favorables, Maven décollera en fin de journée. Elle rejoindra la Planète rouge pour une mission d'au moins un an pendant laquelle elle a pour objectif principal d'écrire l'histoire de l'évolution de l'atmosphère martienne.

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    Aujourd'hui en fin de journée, la Nasa doit lancer la sonde Maven à destination de la Planète rouge afin de mieux comprendre l'histoire du climatclimat martien. Maven décollera du centre de lancement de Cap Canaveral, en Floride, et sera lancé par une Atlas V. Après un voyage interplanétaire de dix mois, la sonde devrait atteindre Mars le 22 septembre 2014.

    Ce lancement est prévu à l'intérieur d'une fenêtrefenêtre de tir de 20 jours qui s'ouvre aujourd'hui et se fermera le 7 décembre. Bien qu'il soit possible de lancer la sonde jusqu'au 23 décembre, cette fenêtre de tir constitue le meilleur moment pour rejoindre Mars. Si la sonde raterate cette opportunité de lancement, la fenêtre de tir suivante s'ouvrira au début de l'année 2016 seulement. Période à laquelle sont prévus les lancements de la mission ExoMars 2016 de l'Agence spatiale européenneAgence spatiale européenne et de l'atterrisseur Insight de la Nasa.

    Le lanceur Atlas V sur son pas de tir de Cap Canaveral. Pour être effectué dans les conditions les plus favorables, le lancement vers Mars doit avoir lieu avant le 20 décembre. © Nasa

    Le lanceur Atlas V sur son pas de tir de Cap Canaveral. Pour être effectué dans les conditions les plus favorables, le lancement vers Mars doit avoir lieu avant le 20 décembre. © Nasa

    La sonde Maven à l’assaut de l’atmosphère de Mars

    Après une série de manœuvres autour de la planète, la sonde Maven se placera sur une orbite basse elliptique avec un périgéepérigée de 150 à 170 km, un apogéeapogée de plus de 6.220 km et une période de révolutionpériode de révolution de 4,5 heures avec une inclinaison de 75°. Pendant sa mission, il est prévu d'abaisser encore son périgée. En effet, la sonde devrait effectuer cinq campagnes d'immersion profonde dans l'atmosphèreatmosphère martienne, d'une duréedurée de 20 orbites chacune, à seulement 125 km de la surface martienne. À cette altitude, l'atmosphère de Mars est environ 30 fois plus dense qu'à 150 km.

    Alors que toutes les autres missions de la Nasa, des orbiteurs aux roversrovers en passant par les landerslanders, se concentraient sur la surface martienne, Maven est la première mission dédiée à la compréhension de la haute atmosphère de la planète, pour comprendre comment elle change et comment elle a évolué durant l'histoire de Mars.

    Maven embarque huit instruments qui se focaliseront sur le vent solairevent solaire, l'ionosphèreionosphère et l'atmosphère. La sonde étudiera l'atmosphère martienne et ses interactions avec le vent solaire avec quatre grands objectifs :

    • estimer l'échappement atmosphérique et son rôle sur l'atmosphère de Mars au cours du temps ;
    • déterminer l'état actuel de la haute atmosphère, l'ionosphère, et son interaction avec le vent solaire ;
    • évaluer les taux actuels d'échappement des atomesatomes et moléculesmolécules neutres et des espècesespèces ionisées, ainsi que les mécanismes qui les contrôlent ;
    • identifier les rapports isotopiques des composés stables de l'atmosphère martienne.
    Les 11 mètres de la sonde Maven, avec ses panneaux solaires déployés et son antenne grand gain utilisée pour communiquer avec la Terre. © Nasa

    Les 11 mètres de la sonde Maven, avec ses panneaux solaires déployés et son antenne grand gain utilisée pour communiquer avec la Terre. © Nasa

    Meilleure compréhension du climat martien

    Pour les chercheurs, le but est de mieux comprendre les phénomènes qui ont conduit à la perte dans l'espace des composants volatils comme le CO2 (dioxyde de carbonedioxyde de carbone), le dioxyde d'azoteazote et l'eau, rendant l'atmosphère ténue et la surface stérile, car balayée en permanence par le rayonnement ultraviolet du SoleilSoleil. Ces données s'avéreront également utiles pour mieux comprendre l'histoire du climat de Mars et déterminer si la planète a pu abriter la vie au cours de son histoire.

    On notera que la France participera à cette mission. Le Centre d'études spatiales des rayonnements (CESR-CNRS) a fourni le spectromètrespectromètre d'électronsélectrons SWEA (Solar Wind Electron Analyser). Cet appareil, qui est une contribution à un instrument américain plus complet constitué de différents spectromètres, va s'intéresser à l'environnement ionisé de la planète.