À l'origine engin spatial destiné à rejoindre la Lune, la capsule habitable Orion est à l'étude chez Lockheed Martin... qui compte la construire et la lancer, malgré les tergiversations de la Nasa et les incertitudes du programme spatial des États-Unis.

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    Lockheed Martin Space Systems est entrée en négociation avec United Launch Alliance (ULA) pour acheter une fuséefusée Delta 4Delta 4. Avec elle, l'entreprise américaine veut lancer sa capsule spatiale habitable OrionOrion. Il faut qu'elle y croit car l'aide financière de la Nasa n'est plus du tout certaine. Initialement, le développement de cette capsule faisait partie du grand projet de retour vers la Lune. Mais qu'en est-il aujourd'hui ?

    En début d'année, le président Obama abandonne les navettes et le programme Constellation (qui devait permettre aux États-Unis de revenir sur la Lune) au profit d'une privatisation de l'espace à travers des partenariats public-privé. Il revient toutefois sur sa décision d'annuler le projet de véhicule spatial Orion et remet le programme sur les rails en le faisant évoluer vers un véhicule de secours des équipages (juillet 2010), ou CRV (Crew Rescue Vehicle).

    À peine voté et déjà sur la sellette

    Cet automneautomne, le Congrès a adopté le projet de loi d'autorisation 2010 pour la Nasa, proposant un budget de 58 milliards de dollars pour la période 2011-2013, dont 19 milliards pour l'année 2011. Mais les élections de mi-mandat aux États-Unis, défavorables aux démocrates, ont laissé Obama en minorité. La nouvelle assemblée issue de cette élection prendra ses fonctions en janvier 2011. Les républicains ont d'ores et déjà averti que la plupart des dépenses engagées par l'administration Obama seront passées en revue. La ligne de crédit de plus d'un milliard de dollars, concernant le développement d'un véhicule spatial à usage multiple (MPCV, Multi-Purpose Crew Vehicle) pour 2016, avec le lanceur lourd associé, pourrait être au mieux rabotée, au pire effacée. Une situation peu propice aux décisions, d'autant qu'à la Nasa on a bien du mal à préciser les contours de ce MPCV, dont le sort est des plus incertains.

    Reste que ce vol d'essai est une priorité forte pour Lockheed Martin qui compte s'appuyer dessus pour forcer le Congrès à poursuivre le développement d'un engin spatial prometteur. L'idée est d'utiliser une capsule Orion, débarrassée des systèmes inutiles pour ce vol, comme les panneaux solaires. Le système d'interruption de lancement sera partiellement opérationnel et l'engin sera lancé sur une orbite elliptique avec une apogéeapogée de 17.000 kilomètres pour tester le retour avec une vitessevitesse équivalente à celle d'un retour lunaire.