Une première ébauche du vaisseau Orion, destiné à remplacer la flotte des navettes spatiales de la Nasa à l’horizon 2014, devait effectuer un vol libre le 31 juillet dernier afin de tester son système de parachutes. Ses débris ont été récupérés dans le désert d’Arizona…


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    Orion au sol. Même les échecs sont générateurs d'expérience...  Crédit Nasa.

    Orion au sol. Même les échecs sont générateurs d'expérience... Crédit Nasa.

    Selon un porteporte-parole de la Nasa, l'incident - que l'agence américaine se refuse à qualifier d'échec - a été provoqué par le mauvais fonctionnement d'un seul parachuteparachute sur les 18 mis en jeu dans l'expérience.

    Le programme prévoyait qu'une maquette grandeur réelle mais non fonctionnelle s'approchant le plus possible de la version définitive soit larguée en vol à 20.000 m d'altitude depuis la soute d'un C-17 de l'armée américaine spécialement aménagé. Le vaisseau était installé sur un traîneau et devait être extrait par la porte de l'appareil sous l'action d'une grappe de 10 parachutes ralentisseurs.

    L'ensemble traîneau-maquette sorti, un dispositif pyrotechnique commandé par la simple rupture d'un câble devait séparer les deux éléments. Tandis que le traîneau retombait vers le sol en étant ralenti par ses propres parachutes, la capsule OrionOrion se retrouvait un bref instant en chute libre.

    Largage d'Orion sur son traîneau depuis un C-17. Crédit Nasa

    Largage d'Orion sur son traîneau depuis un C-17. Crédit Nasa

    Tout cela a parfaitement réussi. Mais un premier parachute de stabilisation, en fait un simple "sac à ventvent" dont le rôle est de conférer à la capsule une vitesse de descente compatible avec l'ouverture des parachutes suivants, ne s'est pas déployé comme prévu. Une deuxième paire de parachutes, ralentisseurs, devaient ensuite être extraits et s'ouvrir. Leur rôle était de stabiliser Orion en lui faisant prendre une attitude favorable à l'ouverture des voiles principales, tout en continuant à la ralentir. Mais ils ont été presque immédiatement arrachés sous l'effet de la vitesse excessive.

    Refus d'ouverture du parachute de stabilisation. Crédit Nasa

    Refus d'ouverture du parachute de stabilisation. Crédit Nasa
    Les parachutes de stabilisation ont été arrachés.  Crédit Nasa

    Les parachutes de stabilisation ont été arrachés.  Crédit Nasa

    La troisième étape devait voir trois parachutes extracteursextracteurs sortir et dégager les trois voiles principales. Ils ont bien joué leur rôle, mais toujours en raison de la vitesse excessive, deux des trois grands parachutes ont été aussi arrachés tandis que le troisième, toutes suspentes emmêlées, se mettait en torche et ne suffisait pas à freiner correctement Orion, qui a fini par s'écraser au sol.

    Selon la Nasa, le vaisseau a été fortement endommagé, mais « certaines parties sont récupérables ». On jugera de l'effet sur photos...

    Orion a atterri...  Crédit Nasa

    Orion a atterri...  Crédit Nasa

    On notera avec curiosité que les récupérations par parachutes ont souvent causé du souci à la Nasa, alors que les retours pilotés sur la terre ferme, comme la navette spatiale, ont toujours parfaitement réussi. Dans les années 1960, une maquette de vaisseau Gemini pilotée avait été testée depuis un avion en vol pour se poser sur la piste d'Edwards au moyen d'une voile deltadelta. L'expérience s'est soldée par un échec cuisant et l'hospitalisation des deux astronautes-testeurs, qui ne souffraient heureusement que de blessures bénignes.

    Et souvenons-nous aussi d'ApolloApollo 15 qui avait amerri dans l'océan Pacifique sur deux parachutes, le troisième s'étant mis en torche...