Alors que la Nasa est invitée à se tourner vers de nouveaux concepts pour assurer l'avenir des vols habités, les technologies actuelles conservent du potentiel. La preuve : l'agence américaine s’apprête à tester au sol l’étage de fusée le plus puissant que l'on n'ait jamais réalisé.

Construit par ATK, l'étage que va tester la Nasa est largement inspiré des fameux boosters de la navette (SRB, Solid Rocket Boosters). Deux de ces SRB fournissent l’essentiel de la poussée au décollage (70 %) et fonctionnent plus de deux minutes avant de retomber dans l'Atlantique après être montés à quelque 65 km d'altitude. Sans eux, la navette ne pourrait pas s’arracher du sol.

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    Ce booster devait devenir l'étage principal d'Ares-1, le lanceur destiné à lancer le véhicule spatial OrionOrion vers la Lune. On sait ce qu'il est advenu de ces deux programmes phares de la précédente administration. Obama a abandonné le lanceur et reconverti Orion en véhicule de secours des équipages.

    Alors que les boosters de la navette comportent quatre segments, l'idée était d'en ajouter un cinquième pour augmenter la quantité de propergol et donc la performance du lanceur. D'autres modifications ont également été mises au point pour améliorer la  sécurité et la fiabilité.

    Le travail effectué sur Ares-1 n’est pas perdu

    Avec une poussée de plus de 1.600 tonnes, contre 1.200 pour un SRB, cet étage en développement est sur le papier le plus puissant au monde. Il aurait été dommage pour la Nasa de ne pas capitaliser sur le travail déjà effectué, d'autant plus qu'elle a en tête le futur lanceur lourd qui lui fait cruellement défaut alors que s'effectuent les derniers vols de navette.

    Cet étage s'appuie sur des technologies largement éprouvées pour le vol habité, ce qui limite d'autant les risques techniques et les procédures de qualification inhérentes à la mise au point d'un nouvel étage. L'essai est conçu pour faire progresser la compréhension, la sécurité, la technologie et la capacité des moteurs à propergol solidesolide. Il doit simuler les conditions de vol réelles, ce qui permettra aux ingénieurs de déceler d'éventuelles erreurs de conception et de certifier de nouveaux matériaux procédés de fabrication. L'essai sera réalisé à basse température (4°C) de façon à démontrer la capacité du moteur à fonctionner dans le froid. Un premier test s'était déroulé dans des conditions de température ambiante.

    Pour cela, pas moins de 759 capteurscapteurs ont été répartis le long de l'étage pour mesurer les performances du moteur et valider les améliorations apportées. Les mesures seront également utilisées pour évaluer le contrôle en roulis, l'acoustique, les vibrationsvibrations du moteur, des modifications de buse et une meilleure isolationisolation.