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« Fox Bravo Tango Sierra DeltaDelta, prêt pour un vol local secteur Irlande » : c'est que l'on pouvait espérer entendre depuis la tour de contrôle de l'aérodrome du Bourget le 16 juin prochain à 10 h 00, heure locale. Le Musée de l'air et de l'espace a en effet officiellement annoncé la remise en état de vol du Concorde numéro 213 immatriculé F-BTSD, qui avait effectué son dernier vol en 2003, à l'occasion du prochain Salon de l'aéronautique et de l'espace, lequel fête cette année son centenaire.
Avec 50 personnes à bord et un équipage choisi au hasard (car tous les anciens pilotes de Concorde se sont portés volontaires), l'appareil aurait effectué deux boucles en vol supersonique au-dessus de l'Atlantique.
Dans un communiqué circonstancié publié le 30 mars sur son site Web, le Musée de l'air expliquait la patiente remise en état de vol du « Sierra Delta », préparé « depuis des années dans une atmosphèreatmosphère de secret défense ». Les tests auraient montré que l'appareil avait très bien vieilli et même que « les réacteurs semblent s'être bonifiés avec le temps ».
Deux réacteurs Olympus en pleine visite d'entretien censément aussi nocturne que secrète... © J.P. Lemaire / Musée de l'air et de l'espace
Et si c'était possible ?
On pouvait tiquer en lisant que ces moteurs « ont donné satisfaction aux quelques essais effectués à huis clos ». Pour qui a déjà entendu tourner à pleine puissance les quatre réacteurs Rolls Royce-Snecma Olympus 593, un essai « à huis clos » avait de quoi mettre la puce à l'oreille. A l'issue de cette opération (« équivalente à une grande visite de 12 mois »)), la DGAC (Direction générale de l'aviation civile) aurait accordé un certificatcertificat de navigabilité (CDN) provisoire, le CDN des Concorde étant périmé.
Las, Gérard Feldzer, directeur du Musée de l'air et de l'espace, a avoué. Cette annonce n'était qu'un canularcanular. Ce talentueux trublion, qui anima en 1981 la campagne de Coluche aux présidentielles, qui a traversé l'Atlantique en ULM, volé avec Alain Souchon et Nicolas HulotNicolas Hulot, dont il fut aussi directeur de campagne en 2007, a voulu, explique-t-il aujourd'hui, « donner des idées et faire vivre le rêve ».
Après tout, puisque tant d'avions anciens reprennent l'air régulièrement grâce à l'acharnement de bénévoles et puisque, à coup sûr, d'anciens pilotes qualifiés sur la machine sont prêts à sauter dans le cockpit au premier coup de téléphone, pourquoi ne pas rêver à quelques vols supplémentaires ?