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    La pose d'une péridurale peut être compliquée par l'existence d'un tatouage au niveau de la chute des reins, même si elle n'est pas pour autant absolument contre-indiquée. Tout dépend de la taille du tatouage et de son emplacement précis.

    Un article publié dans les Annales françaises d'Anesthésie et de Réanimation en 2006 signalait l'existence dans ce cas, d'un « risque théorique de complications neurologiques tardives ». Il est envisageable en effet, qu'une partie de l'encre utilisée pour le tatouage rejoigne le liquideliquide céphalocéphalo-rachidien. Ce risque n'est pas que théorique : des études en microscopie ont montré que lors de la péridurale, des cellules cutanées peuvent migrer avec l'aiguille. Si elles sont porteuses de pigments contenus dans l'encre d'un tatouage, le danger est réel. D'autant plus d'ailleurs, que la composition des encres de tatouage n'est pas toujours bien connue.

    En présence d'un tatouage lombaire, le médecin anesthésiste doit faire en sorte de placer l'aiguille hors de la zone tatouée. Ce n'est pas tant la taille du tatouage qui importe, que sa densité.  En d'autres termes, il faut savoir si le motif est « plein » ou au contraire, très aéré. Un tatouage de grande taille n'est pas forcément incompatible avec une péridurale, s'il existe des zones non pigmentées au niveau du point de ponctionponction. En revanche s'il est trop dense, l'anesthésiste pourra refuser d'intervenir. Certains évoquent enfin la possibilité de pratiquer une petite incision du dermederme pour permettre le passage de l'aiguille sans risque d'emporter de l'encre, mais l'efficacité de cette méthode n'est pas prouvée.

    Source : Annales françaises d'Anesthésie et de réanimation 2006, vol. 25, no1, pp. 71-73