Lors d’une grossesse nerveuse, la femme est convaincue d’être enceinte alors que ce n’est pas le cas. La grossesse nerveuse est aussi parfois appelée pseudocyesis ou grossesse virtuelle ou encore grossesse fantôme. La plupart du temps, ce n’est pas une pathologie d’ordre gynécologique mais plutôt d’ordre psychiatrique. Néanmoins, ce type de pathologie est de moins en moins fréquente. La diminution de l'injonction à devenir mère dans nos sociétés ou la présence de tests de grossesse urinaires en libre accès y ont sans doute contribué.


au sommaire


    Chez les femmes souffrant d'une grossesse nerveuse, tous les symptômes habituels d'un début de grossesse sont là. Le ventre est gonflé, il y a une prise de poids, les seins sont tendus, des nausées et vomissements apparaissent, une fatigue intense s'installe. Plus intriguant encore, il n'y a plus de menstruations. Parfois, la patiente peut même ressentir le « bébé » bouger dans son ventre ou souffrir de « contractions ».

    Pourtant, le test de grossesse demeure négatif. Les grossesses nerveuses sont très éprouvantes physiquement et psychologiquement. Dans certains cas extrêmes, il peut même arriver que le test de grossesse urinaire soit positif alors qu'il n'y a pas de fœtus. Cette pathologie se situe à l'opposé du déni de grossesse, où une femme se rend compte de sa grossesse alors que celle-ci est déjà très avancée -- parfois même le jour de l'accouchementaccouchement.

    Comment expliquer la grossesse nerveuse ?

    Les causes sont psychologiques dans la grande majorité des cas. Cela survient principalement chez des femmes, jeunes ou âgées nullipares, qui ont très envie de tomber enceintes, ou bien, au contraire, chez des femmes qui ont très peur de tomber enceintes. Des événements de leur vie peuvent expliquer la maladie : un stressstress important, des problèmes dans le couple ou dans la famille, des troubles du comportement, une ou plusieurs fausses couchesfausses couches, le décès d'un enfant ou du conjoint, une IVG (Interruption Volontaire de GrossesseInterruption Volontaire de Grossesse) ou une IMG (Interruption Médicale de Grossesse). Un état dépressif peut aussi être à l'origine de la grossesse nerveuse.

    Il existe une cause physiologique mais elle est très rare. Une tumeurtumeur de l'ovaireovaire sécrétant de manière anormale l'hormonehormone de la grossesse peut déclencher une grossesse nerveuse et simuler les symptômessymptômes d'un début de grossesse.

    Lors d'une grossesse nerveuse, la jeune femme ressent les symptômes habituels d'un début de grossesse dont les nausées et vomissements. © Goffkein, Adobe Stock
    Lors d'une grossesse nerveuse, la jeune femme ressent les symptômes habituels d'un début de grossesse dont les nausées et vomissements. © Goffkein, Adobe Stock

    Quelle est la prise en charge ?

    Il s'agit d'abord de prouver l'absence de grossesse (test de grossesse sanguin et échographie) et d'écarter une cause physiologique (tumeur de l'ovaire). L'apport de la preuve de l'absence de grossesse ne suffit généralement pas à la patiente. La prise de conscience de l'absence de grossesse est très douloureuse et perturbante pour la jeune femme.

    Quelle que soit la cause de la grossesse nerveuse, une prise en charge psychologique est indispensable (psychologue, psychothérapeutepsychothérapeute ou psychiatre). Elle est souvent très complexe. Une approche pluridisciplinaire est souhaitable et l'intervention d'un gynécologuegynécologue peut être extrêmement bénéfique pour aider la patiente à prendre conscience de son corps.