Pourquoi ce slogan « Les antibiotiques, c’est pas automatique ! » a-t-il été instauré par la Caisse d'assurance Maladie il y a deux décennies ? L’antibiorésistance est un processus naturel via lequel les bactéries deviennent progressivement résistantes aux antibiotiques dont nous disposons. Si nous ne pouvons pas l’empêcher, nous sommes en revanche en capacité de le contenir. Quelles sont les mesures mises en place en France ?


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    Selon l'Organisation mondiale de la SantéOrganisation mondiale de la Santé (OMS), la résistancerésistance aux antibiotiques représente une menace majeure pour l'Humanité. Certaines infections auparavant banales ne le sont plus ; la prise en charge est plus complexe et des patients meurent chaque année en France d'un manque d'efficacité des antibiotiques actuellement disponibles. Il s'agit d'un enjeu majeur de santé publique.

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    La France en particulier est un gros consommateur d’antibiotiques. En 2016, elle en utilisait 40 % de plus que ses pays voisins ! C'est à cette date-là qu'a commencé en France une action coordonnée entre santé humaine, animale et environnementale selon le concept One Health. En effet, tout est lié. Une exposition excessive des populations humaines et animales aux antibiotiques et un rejet de ceux-ci dans notre environnement favorisent la survenue des phénomènes de résistance.

    La prévention des infections contribue au contrôle de l'antibiorésistance. © Marmotto, Flickr, CC by-nc-sa 2.0
    La prévention des infections contribue au contrôle de l'antibiorésistance. © Marmotto, Flickr, CC by-nc-sa 2.0

    La feuille de route du gouvernement pour lutter contre l’antibiorésistance

    Le premier Comité Interministériel pour la Santé (CIS) a été créé en novembre 2016 par le gouvernement et a élaboré un programme interministériel de maîtrise de l’antibiorésistance. Il s'articule autour de cinq axes majeurs comprenant en tout treize mesures phares et quarante actions :

    • sensibilisation et communication auprès du grand public et des professionnels de santé ;
    • formation des professionnels de santé et bon usage des antibiotiques grâce à une juste prescription des médicaments mais aussi par un renforcement des mesures de préventionprévention des infections ;
    • recherche et innovation en matièrematière de maîtrise de l'antibiorésistance ;
    • mesurer et surveiller l'antibiorésistance via le développement d'indicateurs pour une meilleure exploitation des bases de donnéesbases de données ;
    • gouvernance et politique intersectorielles de maîtrise de l'antibiorésistance grâce à une coordination avec les programmes européens et internationaux.

    Stratégie nationale 2022-2025 de prévention des infections et de l’antibiorésistance

    Le document initial a été complété par la Stratégie nationale 2022-2025 de Prévention des Infections et de l'Antibiorésistance qui comprend 42 actions. Il a été présenté dans un communiqué de presse le 2 février 2022. Il représente le volet opérationnel en santé humaine du document précédent. Le volet opérationnel pour la santé animale se situe dans un autre document nommé EcoAntibio2.

    La stratégie nationale repose sur deux piliers : d'une part, la prévention des infections et d'autre part, le bon usage des antibiotiques. Elle a été rédigée par un comité rassemblant plus de 100 professionnels aux expertises variées et complémentaires. Un exemple d'action concrète : l'éducation à la santé et à la prévention des infections dès le plus jeune âge grâce à des ressources en ligne ludiques et pédagogiques.