Une récente étude prospective nuance les liens entre exposition aux écrans et risque de démence et dépression. Là où la télévision accroît systématiquement le risque, l'utilisation modérée de l'ordinateur est associée à un risque plus faible.


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    Comme nous le rappelions dans un précédent article, les écrans sont considérés, dans l'imaginaire collectif et dans les propos de certains chercheurs et cliniciens mal informés, comme le mal du siècle. En effet, selon ces derniers, ils rendraient nos enfants idiots ou seraient en cause dans l'apparition d'un trouble du spectre autistique pour ne citer que ces deux affabulations. Ces affirmations péremptoires sont bien éloignées de la réalité comme nous l'avions expliqué. Plus largement, on pointe aussi du doigt les méfaits des écrans concernant l'impact sur la santé mentale et la survenue des maladies neurodégénératives.

    Jusqu'à présent, les études épidémiologiques suggèrent que le temps d'écran augmente le risque de dépression, de démence et de maladie de Parkinson. La plupart des auteurs s'accordent à considérer que la sédentarité est la variable médiatrice entre le temps d'écran et le risque de ces différentes pathologies. Néanmoins, les études mettent généralement tous les temps d'écran dans le même panier sans prendre la peine de les distinguer. Une récente étude publiée dans l'International Journal of Behavioral Nutrition and Physical Activity réalisée à partir des données de la cohorte UK Biobank concernant des hommes et des femmes britanniques âgés de 39 à 72 ans a réalisé ce travail et nuance les propos des études précédentes. 

    Un temps d'ordinateur optimal entre 30 minutes et une heure par jour

    Dans leur étude épidémiologique, les scientifiques découvrent que l'utilisation modérée d'un ordinateurordinateur diminue le risque de dépression, de démence et de maladie de Parkinson. À l'inverse, le temps passé devant la télévision augmente systématiquement ce même risque. Ces résultats restent valables après avoir pris statistiquement en compte l'activité physiquephysique des participants. Les auteurs expliquent cela en formulant plusieurs hypothèses : l'activité musculaire plus importante et la passivité moindre que nécessite l'utilisation d'un ordinateur, la dépense énergétique probablement plus importante lors de l'utilisation d'un ordinateur, l'engagement dans des activités cognitives plaisantes qui sont plus fréquentes lors de l'usage d'un ordinateur et les interactions sociales qui sont nécessairement plus répandues lors de l'usage d'un ordinateur. Au-delà de cette duréedurée, les effets positifs des activités réalisées sur ordinateur laissent progressivement la place à des impacts négatifs. 

    Jusqu'à une heure par jour, l'utilisation de l'ordinateur serait bénéfique contre la dépression, la démence et la maladie de Parkinson. © JenkoAtaman, Adobe Stock
    Jusqu'à une heure par jour, l'utilisation de l'ordinateur serait bénéfique contre la dépression, la démence et la maladie de Parkinson. © JenkoAtaman, Adobe Stock

    L'importance de la qualité du temps d'écran quotidien 

    Les auteurs rappellent que l'activité physique reste de loin le meilleur rempart pour prévenir les différentes pathologies étudiées. Pourtant, il est intéressant de noter que tous les temps d'écran ne se valent pas. S'il existe de nombreux usages qui peuvent être problématiques, il existe également des pratiques participant au bien-être des individus : se dépenser, se socialiser et résoudre des problèmes à travers les jeux vidéojeux vidéo, rester en contact avec sa famille et ses amis via les réseaux sociauxréseaux sociaux ou bien s'informer sur le monde et faire preuve d'esprit critique face aux informations que nous rencontrons. Il semble en aller de même pour les enfants selon une récente étude publiée dans The Journal of Child Psychology and Psychiatry par des chercheurs français : l'évaluation du contexte d'utilisation des écrans est primordiale afin de ne pas désigner comme coupable des minutes d'écran qui, en réalité, nous sont utiles et nous font du bien.