Une récente étude établit un lien entre l’utilisation intensive du téléphone mobile et l'apparition d'une tumeur des glandes salivaires. Le risque serait très nettement augmenté. Mais la conclusion reste encore à valider.

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    L’Alcatel 9109HA, premier téléphone portable GSM commercialisé en France. Crédit : Alcatel

    L’Alcatel 9109HA, premier téléphone portable GSM commercialisé en France. Crédit : Alcatel

    L'étude a été menée à l'hôpital Tel Hashomer par l'équipe de Sigal Sadetski (Université de Tel-Aviv) dans le cadre du vaste programme épidémiologique Interphone. Les chercheurs ont étudié 402 cas de tumeurs bénignes et 58 cas de tumeurs malignes des glandes parotides, les plus importantes des glandes salivaires, situées entre la mandibule et le muscle sterno-cléido-mastoïdien. Leurs résultats viennent d'être publiés dans la revue American Journal of Epidemiology.

    L'expertise démontre une augmentation significative du taux de cancer pour les personnes faisant un usage intensif de leur téléphone portable, ainsi que pour celles l'utilisant dans un environnement pouvant favoriser une exposition plus élevée, par exemple en zone fortement urbanisée.

    Sigal  Sadetski estime que le risque de développer une telle tumeur est accru de 50 % chez les personnes qui font usage de leur téléphone mobilemobile plus de 22 heures par mois. La chercheuse préconise de généraliser l'utilisation du kit mains libres tout en encourageant l'industrie à mettre au point des technologies moins irradiantes.

    Cette étude relance donc le débat sur les risques potentiels liés au GSMGSM. Cependant, Sigal Sadetski tient à relativiser les conclusions obtenues. « Les résultats d'une seule étude épidémiologique ne constituent pas une base suffisamment solidesolide pour admettre une causalité, admet la scientifique. Des investigations supplémentaires sur cette association, avec des temps de latencelatence plus importants et un plus grand nombre de gros utilisateurs sont nécessaires pour confirmer nos conclusions ».

    Des expertises aux résultats disparates

    La nocivité potentielle du GSM est un véritable serpent de mer qui refait régulièrement surface et suscite des recherches dans le monde entier. La Food & Drug Administration américaine, l'une des organisations les mieux structurées en matièrematière d'expertise médicale, a décidé l'année dernière de revenir sur sa propre conclusion de totale innocuité des ondes liées au téléphone portable et d'entamer de nouvelles recherches.

    En attendant, les études se multiplient et se contredisent... Migraines, impact sur le sommeilsommeil, sur la virilité, et même perte de cheveux, tous les maux sont régulièrement évoqués dans ces recherches établies sur témoignages, tandis qu'une récente étude japonaise (publiée en février 2008) affirme que les utilisateurs réguliers ne courent pas plus de risque que les autres de contracter une tumeur cérébrale.

    Bref, il semble bien que jusqu'ici, seuls deux effets néfastes du GSM aient été formellement avérés : la lecture assidue des rapports sur l'usage du téléphone portable, génératrice de migraines, et l'usage du téléphone portable au volant, générateurgénérateur d'accidentsaccidents de la route.