Le gouvernement vient ce vendredi 23 décembre de donner ses recommandations officielles au sujet des femmes portant les prothèses mammaires PIP. L'explantation est préconisée.

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    Si le risque de cancer n'est pas accru, le gouvernement préconise tout de même l'explantation des prothèses mammaires. © Benko Szolt, Fotolia

    Si le risque de cancer n'est pas accru, le gouvernement préconise tout de même l'explantation des prothèses mammaires. © Benko Szolt, Fotolia

    Les 30.000 porteuses de prothèses mammaires de la marque PIP (Poly Implant Prothèses) sont désormais fixées : les pouvoirs publics recommandent leur explantation « à titre préventif, sans caractère d'urgence ». 

    Le gouvernement à donc rendu publique sa décision ce vendredi matin : il souhaite que « l'explantation des prothèses, même sans signe clinique de détérioration de l'implant, soit proposée aux femmes concernées. Cette proposition pourra intervenir lors de la consultation de leur chirurgien, déjà recommandée. »

    Par ailleurs, dans un avis rendu ce jour, l'Institut national du Cancer (Inca)) souligne « qu'il n'y a pas à ce jour de risque accru de cancer chez les femmes porteuses de prothèses de marque PIP en comparaison aux autres prothèses ». Il ajoute toutefois que « les risques bien établis liés à ces prothèses sont les ruptures et le pouvoir irritant du gelgel pouvant conduire à des réactions inflammatoires, rendant difficile l'explantation. »

    Prothèses PIP : les recommandations officielles

    Le gouvernement renforce donc les recommandations émises jusqu'alors par l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) :

    • les femmes porteuses d'une prothèse mammaire doivent en vérifier la marque, mentionnée sur la carte qui leur a été remise. En l'absence de carte, elles doivent contacter leur chirurgien, ou à défaut l'établissement où a été pratiquée l'intervention ; 
    • les porteuses de prothèses PIP doivent consulter leur chirurgien. À cette occasion, une explantation préventive leur sera proposée, même en l'absence de signe clinique de détérioration de l'implant. Si elles ne souhaitent pas d'explantation, elles doivent bénéficier d'un suivi par échographieéchographie mammaire et axillaire tous les 6 mois ;
    • toute rupture, toute suspicion de rupture ou de suintement d'une prothèse doit conduire à son explantation ainsi qu'à celle de la seconde prothèse ; 
    • avant toute explantation quel qu'en soit le motif, un bilan d'imagerie (incluant une mammographiemammographie et échographie mammaire et axillaire) récent doit être disponible. 
    Les implants PIP en eux-mêmes ne sont pas dangereux. C'est le gel à l'intérieur qui l'est, mais seulement si la prothèse vient à se percer. © Crhis73, Wikimédia, cc

    Les implants PIP en eux-mêmes ne sont pas dangereux. C'est le gel à l'intérieur qui l'est, mais seulement si la prothèse vient à se percer. © Crhis73, Wikimédia, cc

    Explantation de prothèses : attention aux abus

    Quant aux frais liés à cette explantation éventuelle - y compris l'hospitalisation des patientes - le gouvernement confirme qu'ils seront pris en charge par l'Assurance-maladie. « S'agissant de femmes relevant d'une chirurgie reconstructrice postcancer du sein, la pose d'une nouvelle prothèse sera également remboursée. » Rappelons que sur les 30.000 femmes concernées, seules 20 % sont dans ce cas.

    Les ministres rappellent enfin qu'il est « demandé aux chirurgiens plasticiens libéraux de ne pas pratiquer de dépassements d'honoraires pour effectuer ces actes, comme le Conseil de l'Ordre l'a déjà recommandé ».

    Pour toute information complémentaire, un numéro vert national 0800 636 636 est disponible ouvert du lundi au samedi de 9 h 00 à 19 h 00.

    La France n'est pas le seul pays touché

    Le scandale des implants mammaires PIP ne s'arrête pas aux frontières de l'Hexagone. Dans le monde en effet, on estime entre 300 et 400.000 le nombre de femmes qui en sont porteuses. D'après nos confrères du New York Times, l'Espagne et la Grande-Bretagne, l'Argentine, le Brésil, le Chili, la Colombie et le Venezuela seraient aussi concernés. Pour le moment, aucun autre gouvernement n'a recommandé d'explantation préventive.