Depuis les recommandations d’explantation des prothèses mammaires PIP consécutives au scandale fin 2011, près de 8.000 des 30.000 femmes concernées ont subi l’opération chirurgicale. Cependant, les données semblent indiquer qu’elles n’augmentent pas les risques de déclarer un cancer.

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    Le scandale des implants mammaires PIP a commencé en avril 2010, quand les prothèses ont été retirées du marché. Mais il a connu son paroxysme en novembre dernier, après la mort le 21 novembre 2011 d'Edwige Ligonèche, porteuse des prothèses, emportée par un cancer du sein. © Phovoir

    Le scandale des implants mammaires PIP a commencé en avril 2010, quand les prothèses ont été retirées du marché. Mais il a connu son paroxysme en novembre dernier, après la mort le 21 novembre 2011 d'Edwige Ligonèche, porteuse des prothèses, emportée par un cancer du sein. © Phovoir

    Depuis décembre 2011, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) recommande l'explantation préventive des prothèses mammaires en silicone de la marque Poly Implant Protheses (PIP). À ce jour, sur les 30.000 femmes concernées en France, 7.868 se sont fait retirer un ou deux implants. Et le rythme semble s'intensifier.

    À la fin du mois d'avril, le nombre de femmes ayant eu une explantation préventive s'élevait à 5.257, contre 3.935 le mois précédent. Toutes n'ont pas subi de ruptures ou de réactions inflammatoires pour autant. En effet, 80 % des prothèses retirées étaient intactes.

    Toutefois, au cours de ce même mois d'avril, 2.252 femmes ont souffert d'une rupture de prothèse PIP. Elles étaient 1.932 en mars. Certaines en ont même subi deux simultanées puisque le nombre total s'élevait à 2.702 (pour les 2.252 patientes concernées). L'ANSM explique cette augmentation par « la pratique croissante d'échographies systématiques de surveillance suivant les recommandations ou d'échographies réalisées lors des bilans préopératoires précédant l'explantation ».

    Les implants PIP connaissent des défauts, ce qui explique pourquoi ils ont une telle propension à rompre. Le silicone se répand dans le sein de la porteuse, causant des inflammations et peut-être pire... © FDA, DP

    Les implants PIP connaissent des défauts, ce qui explique pourquoi ils ont une telle propension à rompre. Le silicone se répand dans le sein de la porteuse, causant des inflammations et peut-être pire... © FDA, DP

    Prothèses PIP : il n'y aurait pas plus de risques de cancer

    Hormis les ruptures, d'autres réactions indésirables ont été observées. Entre 2001 et 2012, parmi les 1.904 réactions inflammatoires signalées chez 1.380 femmes, « il y a 895 cas de coques de stade 3 ou 4, 295 cas de siliconomes, 272 infections ou inflammationsinflammations, 248 adénopathiesadénopathies, 186 lymphorrhées, 6 cas de nécroses, 1 indurationinduration et 1 nodule ».

    Au total, 48 adénocarcinomesadénocarcinomes mammaires ont été déclarés à l'ANSM. Malgré tout, « les données disponibles aujourd'hui permettent de conclure à l'absence de sur-risque d'adénocarcinome mammaire spécifique à la prothèse PIP en comparaison aux autres implants », poursuit l'ANSM. Laquelle dresse le même constat pour le lymphomelymphome et le cancer du sein.

    L'Agence française maintient toutefois ses préconisations : « l'explantation préventive reste recommandée compte tenu de la fréquence et de la précocité des événements indésirables observés anormalement chez les porteurs d'implants PIP », conclut-elle.