Dix ans pour faire reculer le Paludisme : c'est le nom d'un ambitieux programme international lancé en 2001 par les Nations Unies. Ses efforts ont payé. C'est ce que démontre un premier bilan pour l'Afrique, publié juste avant la Journée Mondiale de la malaria, ce 25 avril.

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    Le rapport sur le paludisme dans le monde montre l'efficacité de la solidarité internationale et mesure les efforts qui restent à faire.

    Le rapport sur le paludisme dans le monde montre l'efficacité de la solidarité internationale et mesure les efforts qui restent à faire.

    A moins de 300 jours de l'échéance du programme Dix ans pour faire reculer le Paludisme, un rapport vient d'être publié, concernant l'Afrique, par le Partenariat de lutte contre le paludisme, Roll Back Malaria (RBM), et l'Unicef. La situation paraît s'améliorer (voir au bas de l'article les liens vers les documents téléchargeables).

    L'Afrique reste le continent le plus touché par le paludisme avec 90% des décès dus à la maladie. Les auteurs de ce rapport affichent donc un optimisme prudent. Augmentation des financements externes (plus de 1,8 milliard de dollars en 2009), multiplication par 5 de la production de moustiquaires et multiplication par 30 en neuf ans de la distribution de traitements combinés à base d'artémisinine (Artemisinin Combination Therapies ou ACT)...

    Ces chiffres éloquents prouvent, si besoin était, qu'un investissement et une implication politique au niveau mondial sauvent des vies. Evolution particulièrement encourageante, de nombreux pays africains s'engagent pour une meilleure accessibilité des interventions d'ici à la fin de l'année. Ainsi, le Nigéria compte-t-il distribuer 60 millions de moustiquaires.

    Un enfant sauvé toutes les trois minutes

    Les deux tiers des financements recueillis proviennent du Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculosetuberculose et le paludisme. Le tiers restant est fourni par l'Initiative du Président des Etats-Unis contre le paludisme, la Banque mondialeBanque mondiale et des bailleurs de fonds bilatéraux. « A l'heure actuelle, avec seulement un tiers du financement mondial nécessaire, les programmes nationaux parviennent à sauver un enfant toutes les trois minutes » se félicite le Pr Awa-Marie Coll-Seck, directeur exécutif du Partenariat de lutte contre le paludisme, Roll Back Malaria (RBM), avant de tempérer ses propos : « Ce résultat est très encourageant mais nous ne pouvons pas nous permettre de relâcher nos efforts ».

    Selon le rapport, il reste toutefois beaucoup de travail. Sur les 350 millions de moustiquaires imprégnées d'insecticidesinsecticides nécessaires pour une couverture universelle, les pays africains en ont reçues (seulement) 200 millions entre 2007 et 2009. De plus, la proportion d'enfants traités par ACT reste encore insuffisante. « Nous devons donc poursuivre nos efforts en Afrique, insiste Ann M. Veneman, directeur exécutif de l'Unicef. Des enfants et des femmes enceintes continuent de mourir du paludisme alors que la préventionprévention et le traitement existent. »

    Dans quelques jours, le 25 avril, une journée de solidarité mondiale sera l'occasion de faire le point sur les chiffres clés du paludisme, une maladie qui touche 500 millions de personnes dans le monde et qui en tue un million par an.