Des chercheurs londoniens ont mis au point un nouveau traitement efficace contre le mal des transports qui utilise un courant électrique. D'après eux, cette technique d'électrostimulation transcrânienne pourrait être disponible pour tous d'ici cinq à dix ans.

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    Malade en voiturevoiture, en bateau ou dans les montagnes russes ? Le mal des transports est courant dans la population. Il se manifeste par des symptômes comme des nausées, des sueurs froides ou des vertiges. L'hypothèse généralement admise pour l'expliquer est qu'il est dû aux messages contradictoires reçus par le cerveau lorsque l'individu est en mouvementmouvement.

    Il existe déjà des traitements contre le mal des transports, mais ceux-ci ont aussi des effets secondaires : ils peuvent donner envie de dormir. C'est pourquoi il pourrait être intéressant de disposer d'un traitement alternatif sans effets secondaires. Dans une recherche de l'Imperial College de Londres, parue dans la revue Neurology, des chercheurs ont voulu savoir si un courant électriquecourant électrique léger appliqué sur le cuir chevelu pouvait réduire le mal des transports. L'idée était de diminuer l'impact des données contradictoires que le cerveau reçoit.

    20 personnes droitières, dont la moitié de femmes, ont participé à cette étude. Lors de l'expérience, les participants devaient rester assis sur une chaise rotative motorisée pour reproduire les mouvements qui peuvent rendre malade. La chaise accélérait progressivement pour atteindre une vitesse de rotationvitesse de rotation constante de 72° par seconde.

    Le traitement consiste en une électrostimulation transcrânienne de l'hémisphère gauche. Lors de l'expérience, les participants étaient assis à une chaise motorisée en rotation. © <em>Imperial College London</em>

    Le traitement consiste en une électrostimulation transcrânienne de l'hémisphère gauche. Lors de l'expérience, les participants étaient assis à une chaise motorisée en rotation. © Imperial College London

    Moins de nausées et une meilleure récupération

    Les volontaires portaient des électrodes sur leurs têtes permettant une stimulation électrique. Lorsque l'hémisphère gauche a été stimulé, les participants ont mis 3 mn 27 s de plus pour ressentir de la nausée : la stimulation augmentait le délai au bout duquel le mal des transports apparaissait. De plus, l'électrostimulation permettait une récupération plus rapide. Les personnes les moins sujettes au mal des transports tiraient le plus de bénéfices du dispositif.

    La technique employée est donc prometteuse. Pour les chercheurs, elle pourrait être disponible à tous dans l'avenir, comme l'explique Qadeer Arshad, qui a mené cette recherche : « Nous sommes convaincus que d'ici cinq à dix ans les gens seront en mesure d'aller à la pharmacie et d'acheter un dispositif anti-mal de mer ». Ce traitement serait proche des appareils d'électrostimulation existant déjà contre le mal de dosdos. « Nous espérons que cela pourrait même s'intégrer à un téléphone mobile, qui serait en mesure de délivrer la petite quantité d'électricité requise par l'intermédiaire de la prise casque. Dans les deux cas, vous fixeriez temporairement les petites électrodesélectrodes à votre cuir chevelu avant de voyager - sur un ferry, par exemple. » Pour lui, la technique est sans danger : « Les courants impliqués sont très faibles et il n'y a aucune raison de s'attendre à des effets négatifs de l'utilisation à court terme ».

    Pour Michael Gresty qui a participé à cette étude, « les avantages que nous avons vus sont très proches des effets que nous voyons avec les meilleurs médicaments disponibles contre le mal des transports ». L'équipe est en discussion avec l'industrie pour développer ce système. Il pourrait y avoir des applicationsapplications militaires, par exemple pour les personnes qui dirigent des drones à distance en utilisant une interface pouvant donner la nausée. D'autres études ont aussi montré que cette stimulation transcrânienne peut améliorer l'attention et la concentration.