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Simulation d'une image selon le nombre d'électrodes implantées. Elle montre Wolfgang Fink, du Caltech, impliqué dans un programme destiné à améliorer les performances des prothèses Argus. © California Institute of Technology
Lire du Braille avec ses yeuxyeux, voilà qui paraît surprenant. C'est pourtant le titre d'une publication dans la revue Frontiers in neuroprosthetics : Reading visual braille with a retinal prosthesis (Lecture visuelle de Braille avec une prothèse rétinienne). Les auteurs de ce travail y décrivent une utilisation détournée d'un implant rétinien déjà commercialisé par l'entreprise britannique Second Sight, l'Argus II.
Ce dispositif relie une caméra installée sur des lunettes à 60 électrodesélectrodes implantées sur l'une des rétines, formant une matrice de 10 x 6 points. Un ordinateur miniature analyse les images et stimule des électrodes.
La prothèse Argus II comprend une partie implantée chirurgicalement (en haut) et composée d'un faisceau d'électrodes plaquées sur la rétine, une antenne entourant le globe oculaire et un boîtier électronique. Une paire de lunettes porte une antenne et une caméra reliée à un boîtier contenant le circuit électronique de traitement de la vidéo. © Second Sight
Une amélioration envisageable pour la lecture
L'équipe, dans laquelle on trouve Saddek Mohand-Said et José-Alain Sahel, de l'Institut de la vision (Paris), a stimulé directement les électrodes en se passant de la caméra. L'information envoyée par l'ordinateur activait une matrice de 3 x 2 points, correspondant au code Braille pour les lettres. Le système écrivait donc, en quelque sorte, directement en Braille sur la rétine.
D'après les auteurs, le sujet (unique) de l'expérience reconnaissait 89 % des lettres isolées, 80 % des suites de 2 lettres et 70 % des mots de 4 lettres. La reconnaissance est donc imparfaite. Elle est également lente, avec un rythme d'une lettre par seconde, bien faible en comparaison des 800 lettres par minute de la lecture du Braille au toucher par une personne entraînée. Mais la performance est bien supérieure à ce que permet la prothèse Argus II utilisée normalement.
Il ne s'agit que d'une expérience puisqu'il faut imaginer ce que l'on peut adapter en amont pour recueillir le texte ou, d'une manière générale, l'information originelle. L'équipe tient déjà là un système pour améliorer l'efficacité de la lecture. On sait qu'augmenter la densité d'électrodes d'un implant rétinien n'est pas chose facile et la résolution reste donc limitée. Une réalisation de ce genre peut sans doute permettre une meilleure aide visuelle.