Pour bien mener l'allaitement, de multiples conseils circulent et les mamans s'imposent parfois des règles très strictes. La revue médicale Prescrire fait le point et met notamment en avant le fait que les bébés sont tous différents et que la prise de médicaments n'est sûrement pas une bonne solution.

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    Le lait maternel a de nombreux avantages sur les autres laits. Du point de vue de la santé du bébé, puisqu'il lui confère une meilleure immunité et des apports nutritionnels plus adaptés, mais aussi pour la maman chez qui l'utérus reprend sa forme normale de façon plus rapide après l'accouchement et permet de perdre plus vite du poids en épuisant les réserves accumulées durant la grossesse. © Hywit Dimyadi, shutterstock.com

    Le lait maternel a de nombreux avantages sur les autres laits. Du point de vue de la santé du bébé, puisqu'il lui confère une meilleure immunité et des apports nutritionnels plus adaptés, mais aussi pour la maman chez qui l'utérus reprend sa forme normale de façon plus rapide après l'accouchement et permet de perdre plus vite du poids en épuisant les réserves accumulées durant la grossesse. © Hywit Dimyadi, shutterstock.com

    Pour la réussite de l'allaitement au sein, des règles trop rigides sont plus néfastes qu'utiles, souligne la revue Prescrire dans sa dernière édition.

    Donner le sein « à la demande (lorsque le bébé réclame) facilite la poursuite de l'allaitement », diminue le recours à des compléments artificiels et réduit le risque de douleur des mamelons ou d'engorgement des seins, indique la revue dans une fiche-info destinée aux jeunes mères. Il n'y a « pas de raison médicale d'imposer un rythme particulier ou des horaires fixes à l'allaitement : plusieurs études ont montré que cela a plus d'inconvénients que d'avantages », souligne la revue.

    Faut-il donner un seul sein ou les deux ?

    Prescrire ajoute qu' « il existe de grandes variations d'un nourrisson à l'autre ». « Par exemple, à l'âge d'1 mois, on a pu observer entre 5 et 11 tétées par jour, pour une duréedurée totale allant de 1 h 15 à 6 h 45. Et le nombre de tétées par nuit peut varier de 1 à 5. » Sauf rares exceptions, mieux vaut commencer dès la naissance et poursuivre l'allaitement jusqu'à l'âge de 6 mois, plutôt que de recourir aux biberons de lait artificiel.

    Le biberon facilite parfois la tâche des parents, mais il est mieux de l'éviter car le lait artificiel ne vaut pas le lait maternel. © Michael Jamtremski, Wikipedia, cc by sa 2.5

    Le biberon facilite parfois la tâche des parents, mais il est mieux de l'éviter car le lait artificiel ne vaut pas le lait maternel. © Michael Jamtremski, Wikipedia, cc by sa 2.5

    Il n'y a pas de raison médicale non plus de conseiller de donner un seul sein à chaque tétée, ou au contraire, de donner forcément les deux seins. Pour éviter les engorgements, il est préférable de vider entièrement le sein : pour cela, attendre que le bébé arrête de téter de lui-même le premier sein avant de lui proposer le second.

    Manque de lait : éviter de prendre des médicaments

    Certaines mères craignent de ne pas avoir assez de lait. Les astuces parfois proposées pour avoir plus de lait sont « souvent inutiles, inefficaces ou dangereuses ».

    Ainsi, « prendre de la dompéridone augmente parfois la production de lait (comme avec tous les neuroleptiquesneuroleptiques) ». Mais ce médicament « passe dans le lait maternel, et fait courir au nourrisson des risques cardiaques », rappelle Prescrire.

    Le Motilium ou dompéridone, médicament antinausées, fait partie des prétendues solutions pour réussir son allaitement que s'échangent sur le Web des jeunes mères. L'agence du médicament a d'ailleurs lancé l'an dernier une mise en garde contre cette mode dangereuse. « Si un médecin vous prescrit un médicament pour allaiter, c'est très dangereux et suspect », avait également averti Dominique Maraninchi, patron de l'agence sanitaire (ANSM, ex-Afssaps).

    La bière a, elle aussi, la réputation d'augmenter la production de lait. Mais étant donné que « l'alcoolalcool passe dans le lait », « mieux vaut éviter d'en consommer pour ne pas en faire boire au bébé », ajoute cette revue.