La mort d'un homme, cet été, alors qu'il venait de manipuler des algues en décomposition sur une plage bretonne, a été imputée à un infarctus du myocarde sans rapport avec le dégagement de gaz par ces végétaux. Les algues pourraient cependant avoir constitué un facteur aggravant, estime un chercheur du CNRS.

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    L'effet du gaz émis par les algues serait plus grave sur des personnes au cœur fragile. © Oscar_Fotolia

    L'effet du gaz émis par les algues serait plus grave sur des personnes au cœur fragile. © Oscar_Fotolia

    Le 22 juillet dernier, un homme est mort en transportant des algues vertes dans le cadre de son travail, à Binic, dans les Côtes d'Armor. Ces algues, aux risques sanitaires connus, ont été mises en cause dans le décès mais le procureur de la République de Saint-Brieuc a cependant clôt l'affaire le 6 novembre, au vu d'un antécédent d'infarctus chez la victime.

    Une faiblesse cardiaque rend plus sensible aux algues

    Les alguesalgues vertes pourtant pourraient être un facteur aggravant ! En décomposition, elles dégagent un gazgaz, l'hydrogène sulfuréhydrogène sulfuré. « Ce gaz bloque les enzymesenzymes de la respiration, et empêche les cellules d'utiliser l'oxygène » explique Claude Lesné, docteur en santé publique à l'Université de RennesRennes, et chercheur au CNRS.

    Il fait ainsi souffrir certains tissus particulièrement sensibles à l'oxygénation, en l'occurrence les tissus nerveux et musculaires, donc le cœur. « Si le chauffeur avait déjà été victime d'un infarctus du myocarde, il était donc spécialement à risque d'être touché par le gaz, souligne Claude Lesné. Et la probabilité que les algues vertes aient eu un impact est encore plus forte que s'il n'y avait pas eu d'antécédent ! »