La pollution des côtes du littoral atlantique par des algues vertes, due aux déversement de nitrates issus de l'agriculture, semble rester un problème insoluble. L'agence de sécurité sanitaire vient de publier un rapport pour, au moins protéger le public et les professionnels confrontés aux émanations toxiques.

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    Les ulves et autres algues vertes abondent sur les côtes atlantiques, en particulier bretonnes. Ces végétaux se multiplient grâce aux nitrates, un engrais efficace, déversés via les rivières et provenant en grande partie du lisier produit par les élevages intensifs de porcs et de volailles. © Daniel Saint Horant / Fotolia

    Les ulves et autres algues vertes abondent sur les côtes atlantiques, en particulier bretonnes. Ces végétaux se multiplient grâce aux nitrates, un engrais efficace, déversés via les rivières et provenant en grande partie du lisier produit par les élevages intensifs de porcs et de volailles. © Daniel Saint Horant / Fotolia

    La prolifération des algues vertes et un problème récurrent sur le littoral atlantique. Pour lutter contre ce fléau, l'ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire) publie de nouvelles recommandations dans un rapport Algues vertes. La sécurité des promeneurs et des riverains, tout comme celle des travailleurs, est au cœur des préoccupations de ses spécialistes.

    Pour éviter que de grandes quantités de gazgaz toxiques - du sulfure d’hydrogène notamment - ne se dégagent avec la putréfaction de ces algues vertes, l'ANSESANSES insiste sur l'importance de mettre en place des mesures préventives pour réduire leur prolifération. Elle évoque une nouvelle fois « la réduction des apports en nitrate dans les bassins versants ».

    Toutefois, lorsque l'apparition des algues vertes est inévitable, le public doit malgré tout en être protégé. Ainsi, « le ramassage, le transport et la prise en charge des algues dans les centres de traitement doivent se faire le plus rapidement possible », précise l'ANSES. Soit « dans un délai ne dépassant pas 48 heures après l'échouage ».

    Concernant les méthodes de ramassage, l'Agence recommande qu'il soit réalisé par des moyens « mécaniques » et « dans un chantier balisé ». Ainsi les promeneurs ne risqueront-ils pas d'être exposés aux gaz toxiques. Et lorsque les zones d'échouage des algues sont inaccessibles, l'agence demande qu'« une information soit mise à disposition des usagers, des promeneurs et des riverains des plages ».

    Protéger les professionnels

    Quant aux professionnels impliqués dans le ramassage, le transport et le traitement des algues vertes, ils doivent eux aussi être protégés. Pour cela, « le port d'un détecteur individuel portatif de sulfure d'hydrogènesulfure d'hydrogène » est préconisé. Rappelons que quasiment chaque année depuis 30 ans, les côtes du Cotentin et des Charentes mais surtout celles de la Bretagne se couvrent d'algues vertes. En pourrissant, ces dépôts entraînent le dégagement de gaz, essentiellement du sulfure d'hydrogène. Celui-ci entraîne des nuisancesnuisances olfactives certes, mais pas seulement.

    Des irritations des voies respiratoires et des troubles neuropsychiatriques ont été mis en évidence de manière objective par les scientifiques. Ces émanations ont déjà causé la mort d'un cheval et ont été suspectées dans la mort d'un homme, qui venait justement de manipuler ces algues pourrissantes.

    Le rapport de l'ANSES préconise toutefois « l'acquisition de connaissances complémentaires pour mieux caractériser les émissionsémissions de gaz, et leur évolution au cours du temps. Elles permettront aussi de mieux appréhender les expositions et la toxicitétoxicité des différents substances émises ».