La démence était peu mentionnée dans le monde gréco-romain antique, ce qui suggère que cette affection serait due en grande partie aux modes de vie et aux environnements modernes.


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    La maladie d'Alzheimer et les démences apparentées ont-elles toujours existé ? Peut-être pas sous la même forme qu'aujourd'hui, d'après une nouvelle étude analysant des textes primaires d'auteurs gréco-romains qui mentionnent le déclin cognitif. Ces troubles étaient extrêmement rares il y a 2 000 à 2 500 ans, ce qui indique que la manière dont nous vivons aujourd'hui pourrait influencer la prévalence de la démence.

    Le saviez-vous ? Même si elle devient plus fréquente en vieillissant, la maladie d'Alzheimer ne touche pas que les personnes âgées. Le plus jeune patient atteint de la maladie a... 19 ans ! Décryptage avec Julie Kern dans La Santé sur Écoute. © Futura

    Une progression entre les Grecs anciens et les Romains

    « Les Grecs de l'Antiquité ne mentionnaient que très rarement - mais nous les avons trouvées - ce qui pourrait s'apparenter à une déficience cognitive légère, a expliqué Caleb Finch, professeur à l'école de gérontologie Leonard Davis de l'université de Californie et coauteur de l'étude. Lorsque nous sommes arrivés aux Romains, nous avons découvert au moins quatre déclarations qui suggèrent de rares cas de démence avancée, mais nous ne pouvons pas affirmer qu'il s'agit de la maladie d'Alzheimer. Il y a donc eu une progression entre les Grecs anciens et les Romains. » Le professeur suppose que la pollution de l'airair a augmenté avec la densification des villes romaines, ce qui a engendré une hausse des cas de troubles cognitifs.

    L’influence des conditions de vie modernes

    Dans un premier temps, les chercheurs ont étudié de nombreux écrits médicaux rédigés par HippocrateHippocrate (médecin grec du Ve siècle avant J.-C.) et ses disciples. Ces textes mentionnent les affections des personnes âgées, telles que la surdité, les vertiges et les troubles digestifs, mais pas de « perte de mémoire ». Ensuite, les auteurs ont comparé la prévalence des démences anciennes à celle du peuple indigèneindigène Tsimané (de l'Amazonie bolivienne), au mode de vie préindustriel très actif et dont les taux de démence sont très bas. Cette comparaison vient renforcer la théorie selon laquelle l'environnement et le mode de vie modernes (comme la pollution de l'air et le comportement sédentaire) influencent la prévalence de la démence actuelle.