Vous connaissez l’ADN, mais saviez-vous que ce n’était pas qu’une molécule contenant nos gènes ? Elle est également capable de se plier en quatre pour tenir dans les cellules. Cette aptitude ouvre depuis quelques années d’étonnantes possibilités de constructions, de plus en plus complexes.


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    De minuscules structures en forme de vase, de bol, ou de sphère creuse sont construites dans un matériaumatériau inattendu, de l’ADN. Le long rouleau qui contient les instructions génétiques nécessaires à notre fonctionnement est ce que l'on appelle une macromoléculemacromolécule, composée de milliers d'atomesatomes. Les fameuses quatre bases azotées de cette succession, ou séquence, s'apparient de manière prédictible, A se lie à T, et C va avec G, ce qui permet aux chercheurs de « programmer » l'assemblage d'un brin pour qu'il prenne différentes formes. Une avancée dans ce processus vient d'être publiée dans Science Advances.

    Ces nanostructures ne sont pas plus grosses que des virus. Elles ont été construites grâce à un logiciel qui propose un modèle (en haut), qui sera ensuite reproduit à échelle microscopique avec des brins d'ADN (en bas, images obtenues avec un microscope électronique). © <em>Arizona State University</em>
    Ces nanostructures ne sont pas plus grosses que des virus. Elles ont été construites grâce à un logiciel qui propose un modèle (en haut), qui sera ensuite reproduit à échelle microscopique avec des brins d'ADN (en bas, images obtenues avec un microscope électronique). © Arizona State University

    Une technologie qui se précise

    Cette technologie avec laquelle les chercheurs expérimentent depuis les années 1980 pourrait permettre d'acheminer des traitements, ou de créer des moules pour donner une forme bien spécifique à des nanoparticulesnanoparticules métalliques utilisées dans les cellules photovoltaïques. Des scientifiques ont déjà créé des pièges à virus et des nanomoteurs à partir d'ADN, et il est relativement simple de lui donner des angles droits et grossiers, mais les formes rondes retrouvées dans la nature sont plus difficiles à reproduire.

    Un nouveau logiciellogiciel, DNAxiS, a été développé par des chercheurs de l'université de Duke et de l'université de l'Arizona afin de faciliter les choses. À partir d'un modèle donné, celui-ci produit une liste de séquences d'ADN qui peuvent s'assembler dans la bonne configuration. Pour obtenir des formes sphériques, le brin s'enroule sur lui-même de manière concentrique, tout comme il est possible de créer un vase ou un pot en céramique en empilant des boudins d'argileargile. Une fois la séquence synthétisée, il ne reste plus qu'à attendre que l’ADN se plie de lui-même et s'assemble, et c'est prêt !