Le VIH est un rétrovirus responsable du Sida qui induit aussi un vieillissement biologique prématuré selon une étude récente menée à l'université de la Californie. 


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    Le VIH induit un vieillissement précoce des personnes qu'il infecte, accélérant l'apparition de changements biologiques associés à l'âge, au niveau de l'ADN. Lesdits changements observés par les scientifiques de l'université de Californie et leurs collègues apparaissent souvent dans les deux ou trois ans après l'infection et raccourcissent la duréedurée de vie des personnes séropositivesséropositives d'environ cinq ans, en comparaison avec une personne en bonne santé. 

    VIH-1. Micrographie électronique à transmission. © CDC, Dr. Edwin P.Ewing, Jr., <em>Wikimedia Commons</em>, domaine public
    VIH-1. Micrographie électronique à transmission. © CDC, Dr. Edwin P.Ewing, Jr., Wikimedia Commons, domaine public

    Le VIH prématurément vieillit l'organisme

    « Notre travail démontre que, même dans les premiers mois et années de vie avec le VIH, le virus a déjà engagé un processus rapide de vieillissement de l'ADN », explique Elizabeth Crabb Breen, professeur émérite à UCLA. Les modifications génétiques observées dans les échantillons sanguins prélevés sur 102 hommes volontaires sont de nature épigénétique (méthylation de l'ADN), c'est-à-dire qu'elles n'altèrent pas les gènesgènes mais leur expression.

    Le virus a déjà engagé un processus rapide de vieillissement au niveau de l'ADN

    Les scientifiques ont analysé cinq marqueurs épigénétiques du vieillissement : quatre sont des « horloges » qui estiment l'accélération de l'âge biologique et le dernier est la longueur des télomèrestélomères, l'extrémité des chromosomeschromosomes dont la structure les protège de l'érosion.

    En comparaison avec des échantillons prélevés sur des volontaires sains du même âge et à la même période, les personnes positives au VIH présentent une accélération significative de leur vieillissement biologique -- entre 1,9 et 4,8 ans -- ainsi que des télomères plus courts, cela seulement deux à trois ans après le début de l'infection initiale. 

    Ces observations intéressantes se heurtent à plusieurs limites : le faible nombre de participants -- tous des hommes, majoritairement blancs -- ne permet pas de généraliser aux femmes ou aux minorités ethniques, elles aussi victimes du VIH. La définition de l'âge et des marqueurs qui témoignent d'un vieillissement normal est encore débattue au sein de la communauté scientifique.