Certaines bactéries peuvent faire circuler de l'électricité à travers leurs filaments de surface. Une étude récente s'est penchée sur ce mécanisme : le courant passe à travers les acides aminés aromatiques présents dans les filaments. À quand l'utilisation de bactéries comme piles bioélectriques ?

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Utiliser des bactéries pour fabriquer de l'électricité n'est plus du domaine de la fiction. La bactérie Geobacter sulfurreducens pourrait en effet jouer ce rôle. Ses filaments nanométriques appelés pili sont en effet capables de faire transiter les électrons. Lorsqu'elles sont réunies sur un support, ces « bactéries électriques » peuvent alors transmettre le courant sur plusieurs centimètres, c'est-à-dire plus d'un millier de fois la taille d'une seule bactérie ! Une étude récente, publiée dans la revue mBio, s'est intéressée aux mécanismes biologiques par lesquels Geobacter sulfurreducens est capable de conduire l'électricité.
Dans les matériaux organiques conducteurs, ce sont des groupes chimiques particuliers, les cycles aromatiques, qui assurent le transit des électrons. Qu'en est-il des bactéries ? Les auteurs de l'étude ont émis l'idée que les acides aminés aromatiques pourraient également servir à conduire le courant dans les pili bactériens. Leur hypothèse est vraie : en remplaçant les acides aminés aromatiques par des acides aminés non aromatiques, les pili ne sont plus conducteurs !
L'utilisation de ces bactéries pour fabriquer et conduire le courant présenterait des avantages certains, tant économiques qu'écologiques. La fabrication de systèmes électroniques fonctionnant dans l'eau, le milieu naturel de ces bactéries, pourrait par exemple être envisagée. Néanmoins, des efforts sont encore à fournir pour comprendre et améliorer la capacité conductrice de ces bactéries.
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