Des chercheurs ont découvert les mécanismes derrière la mystérieuse « onde de la mort » dans le cerveau, un phénomène survenant après une privation d'oxygène. Cette découverte importante ouvre de nouvelles perspectives pour la compréhension de la mort neuronale et de la réanimation.


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    En explorant les profondeurs de l'activité cérébrale au moment de la mort, des scientifiques de l'Institut du Cerveau ont fait une découverte significative. Pour la première fois, ils ont observé une onde spécifique, surnommée « l'onde de la mort ». Celle-ci survient lors d'une interruption prolongée de l'oxygénation du cerveau. Cet événement, loin de marquer une fin absolue, révèle en réalité une complexité insoupçonnée dans la dynamique neuronale entre la vie et la mort. Les résultats ont été publiés dans Neurobiology of Disease

    Le cerveau perd-il vraiment 21 grammes d'âme à la mort ? Réponse dans Science ou Fiction, avec Melissa Lepoureau. © Futura

    La formation et le parcours de l'onde de la mort

    Il est impossible de déterminer l'heure précise, à la seconde près, d'un décès. C'est un processus complexe, qui dure plusieurs minutes. Il existe des cas où même lorsque le processus a démarré, celui-ci peut s'interrompre et la personne revenir à la vie. 

    L'arrêt de l'oxygénation du cerveau déclenche une série d'événements électriques. Initialement, une réduction drastique de l'activité électrique se produit, plongeant le cortex cérébral dans un silence électrique. Cependant, ce silence est brusquement interrompu par une onde de grande amplitude, initiée dans les couches profondes du cortex, comme un sursautsursaut d'activité cérébrale. C'est sûrement cette onde que décrivent les personnes ayant fait une expérience de mort imminente, c'est-à-dire les personnes ayant survécu à un arrêt cardiorespiratoire. 

    Cette « onde de la mort » se propage telle une vaguevague à travers le cortex, portant en elle le potentiel d'une cessation totale de l'activité cérébrale. Mais, contrairement à ce que son nom suggère, cette onde ne signifie pas nécessairement une fin irréversible. Si le cerveau est réoxygéné à temps, une « onde de la réanimation » peut suivre, marquant le début d'une lente mais possible récupération des fonctions cérébrales.

    Et si l'onde de la mort expliquait les expériences de mort imminente ? © PhotoArtBC, Adobe Stock
    Et si l'onde de la mort expliquait les expériences de mort imminente ? © PhotoArtBC, Adobe Stock

    Quelles sont les implications de cette découverte ? 

    Cette étude révèle que la mort neuronale est comme un processus graduel, potentiellement réversibleréversible, plutôt qu'un instant définitif. Elle met en lumièrelumière le rôle crucial des neurones pyramidaux de la couche 5 du néocortex, dont la dépolarisation marque le début de l'onde de la mort.

    Cette compréhension affine notre perception de la mort cérébrale, nous faisant comprendre qu'un électroencéphalogramme plat n'est pas forcément synonyme de mort définitive. Ces découvertes suggèrent que, sous certaines conditions, il est possible de restaurer les fonctions cérébrales, offrant ainsi de nouvelles voies pour le développement de traitements neuroprotecteurs.

    Ces avancées pourraient un jour transformer les pratiques de réanimation en cas d'arrêt cardiorespiratoire, réduisant les risques de séquellesséquelles neurologiques et ouvrant la porteporte à des interventions plus ciblées pour préserver les fonctions cérébrales essentielles.