Les superbactéries résistantes aux médicaments et responsables de graves infections constituent une menace de santé publique. Un antibiotique identifié il y a environ 80 ans, puis oublié, vient d’être réanalysé par les scientifiques.


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    Un antibiotique identifié pour la première fois en 1942 pourrait refaire surface, afin de contrer les bactéries résistantes aux antibiotiques. Selon la nouvelle étude publiée dans PLOS Biology, le vieil antibiotique (appelé nourséothricine) offrirait un nouveau moyen de lutter contre des infections difficiles à traiter et potentiellement mortelles.

    L'antibiotique considéré est un produit naturel fabriqué par un champignonchampignon et qui contient deux formes de la moléculemolécule streptothricine : la F et la D. D'après les auteurs, c'est le premier antibiotique découvert avec une puissante activité contre les bactéries à Gram négatif, lesquelles demeurent particulièrement difficiles à tuer. Mais le produit a été abandonné par les scientifiques car jugé trop toxique pour la santé des reins.

    Identification d’une forme moins toxique

    Aujourd'hui, les chercheurs ont réexaminé la molécule grâce aux progrès des techniques scientifiques. Ils ont trouvé que la forme F était bien moins toxique pour les reins que la D, tout en restant très efficace pour tuer les bactéries à Gram négatif résistantes aux médicaments. « Nous avons découvert que non seulement son activité est puissante, mais qu'elle est également très active sur les pathogènespathogènes contemporains multirésistants les plus robustes et qu'elle agit par un mécanisme unique d'inhibitioninhibition de la synthèse des protéinesprotéines », a confié le Dr Kirby dans un communiqué.

    Bien que le mécanisme d'action de l'antibiotique ne soit pas encore tout à fait clair, les chercheurs ont déjà commencé à étudier comment améliorer les streptothricines naturelles afin qu'elles soient encore plus efficaces contre les superbactéries.