Par Quentin Mauguit, Futura
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Une nouvelle espèce de petit-duc, un rapace du genre Otus, a été découverte sur l'île volcanique de Lombok en Indonésie. Elle était restée inconnue jusqu'à présent car elle ressemble comme deux gouttes d'eau au petit-duc mystérieux. Ces deux oiseaux se distinguent cependant par leurs vocalises.
Avec ses 17.508 îles, l'Indonésie forme le plus grand archipel de la planète. Ces terres émergées sont pour la plupart habitées par des rapaces appartenant à la famille des strigidés, notamment par des Otus ou petits-ducs. Ces animaux sont principalement nocturnes, ce qui les pousse donc, vu le manque de lumière, à communiquer ou à s'identifier grâce à des vocalisations. C'est en enregistrant de tels signaux acoustiques qu'une nouvelle espèce vient d'être découverte sur l'île de Lombok, d'environ 4.700 km2.
L'île était déjà connue pour être peuplée par des Otus magicus, ou petits-ducs mystérieux. Ces oiseaux sont largement répandus dans l'archipel et leur chant est connu. En enregistrant, en septembre 2003, des vocalisations émises par des individus ressemblant morphologiquement à cette espèce, deux chercheurs se sont rendu compte qu'un élément clochait. Les vocalisations entendues n'étaient en effet pas celles d'un petit-duc mystérieux. Ainsi, l'espèce découverte était depuis toujours confondue avec une autre.
Cette nouvelle espèce de rapaces a reçu le nom scientifique d'Otus jolandae (en hommage à l'épouse de l'un des chercheurs). Elle peut également être appelée par son nom vernaculaire : le petit-duc Rinjani. Ces oiseaux vivent en effet sur les pentes du volcan Gunung Rinjani, le deuxième plus grand d'Indonésie, entre 25 et 1.350 m d'altitude. Leur existence vient d'être dévoilée dans la revue Plos One par George Sangster, du Museum suédois d'histoire naturelle, et trois autres collaborateurs.
Les sons émis par les petits-ducs Rinjani se composent d'un unique sifflement long de 0,25 à 0,35 s et qui ne présente pas de nuance. Le ton est en effet maintenu à une fréquence d'environ 1.000 Hz. Otus magicus produit pour sa part des vocalisations composées d'un ou plusieurs « aboiements » ou « croassements ». La description morphologique de l'espèce a notamment été réalisée grâce à l'étude de sept individus collectés par Alfred Everett en 1896, il y a donc plus d'un siècle.
La famille des petits-ducs, dont plusieurs espèces peuplent les forêts européennes, vient donc de s'agrandir. Elle se compose désormais de 47 membres.