En cette fin d’année, la Wildlife Conservation Society vient de nous annoncer quelques bonnes nouvelles concernant un animal emblématique : le tigre. Plusieurs programmes de conservation seraient en effet couronnés de succès en Inde, en Thaïlande et en Russie. 

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    Les tigres peuvent marcher sur des centaines de km lorsqu'ils recherchent des proies, des partenaires ou un nouveau territoire. Ils savent également bien nager. Un tigre de Sumatra a déjà été observé tandis qu’il franchissait un bras de mer de 29 km de large par ses propres moyens. © ianduffy, Flickr, cc by nc 2.0

    Les tigres peuvent marcher sur des centaines de km lorsqu'ils recherchent des proies, des partenaires ou un nouveau territoire. Ils savent également bien nager. Un tigre de Sumatra a déjà été observé tandis qu’il franchissait un bras de mer de 29 km de large par ses propres moyens. © ianduffy, Flickr, cc by nc 2.0

    Aisément reconnaissable grâce à sa fourrure rousse striée de bandes noires, le tigre impressionne. Il est aujourd'hui le plus grand félin et l'un des plus gros carnivores terrestres de la planète. Cet animal mythique fait pourtant l'objet de nombreuses tracasseries, car sa population mondiale n'a cessé de diminuer durant ces 100 dernières années, passant de 100.000 individus en 1900 à 3.200 de nos jours. Trois raisons principales permettent de l'expliquer : la destruction de ses habitats pourtant variés, la réduction du nombre de proies disponibles et bien sûr le braconnage. 

    Ce tableau en apparence sombre cache cependant quelques bonnes nouvelles qui viennent de nous être présentées par la Wildlife Conservation Society (WCS). Plusieurs efforts de conservation entrepris en Inde, en Thaïlande et en Russie semblent avoir porté leurs fruits : certaines populations locales de tigres grandissent !

    Il existe neuf sous-espèces de <em>Panthera tigris.</em> Trois d'entre elles se sont éteintes ces dernières décennies : le tigre de la Caspienne (<em>Panthera tigris virgata</em>), le tigre de Java (<em>Panthera tigris sondaica</em>) et le tigre de Bali (<em>Panthera tigris balica</em>). © PL Tendon, Flickr, cc by nc sa 2.0

    Il existe neuf sous-espèces de Panthera tigris. Trois d'entre elles se sont éteintes ces dernières décennies : le tigre de la Caspienne (Panthera tigris virgata), le tigre de Java (Panthera tigris sondaica) et le tigre de Bali (Panthera tigris balica). © PL Tendon, Flickr, cc by nc sa 2.0

    Des réserves naturelles saturées en Inde

    En 10 ans, environ 600 Panthera tigrisPanthera tigris ont été recensés, grâce à la pose de pièges photographiques, au sein des Ghâts occidentaux, une région indienne montagneuse bordant le plateau de Deccan. Ce chiffre récompense les recherches et les efforts de conservation entrepris sur place depuis 25 ans par la WCS. Les parcs nationaux de Nagarahole et Bandipur affichent également des bilans positifs, puisque leurs populations de tigres ont atteint leur seuil de saturation. Les jeunes félins sont donc contraints de partir à la conquête de nouveaux territoires en empruntant des couloirs forestiers sécurisés serpentant au milieu de la population humaine. 

    Depuis sa création en 1998, le sanctuaire de faune de Bhadra a quant à lui vu son nombre de résidents augmenter de 50 %. Ce succès repose en partie sur la délocalisation, à partir de 2002, de 26 villages qui empiétaient sur l'habitat des félins. Ces résultats encourageants reposent en grande partie sur la mise en place de patrouilles gouvernementales antibraconnage ainsi que sur le développement de réseaux de surveillance et de suivi par les partenaires de la WCS. 

    Des braconniers emprisonnés en Thaïlande

    La Thaïlande abrite dans sa partie occidentale une réserve naturelle de 2.800 km2 classée au patrimoine mondial de l'Unesco en 1991 : le sanctuaire de faune de Huai Kha Khaeng. Les tigres y ont depuis réalisé leur grand retour. Leur population s'agrandirait même à un rythme relativement constant depuis 2007. Cinquante nouveaux individus ont ainsi été dénombrés en 2011.

    Un réseau de braconniers y a été démantelé cette même année. Depuis lors, aucun éléphant ou tigre décédé à la suite de blessures par arme à feufeu n'a été retrouvé dans la réserve. Les responsables ont été condamnés en 2012 à des peines d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à cinq ans, un record en Thaïlande pour ce type d'infraction. En plus de renforcer l'applicationapplication des lois, l'État a également mis en place des patrouilles de lutte anti-braconnage, comme en Inde. 

    Des réformes juridiques en Russie en faveur des tigres

    La Russie élaborerait actuellement de nouvelles lois visant à interdire le transport, la vente et la possession d'animaux en voie de disparition. Toute infraction sera considérée comme un acte criminel, donc passible de peines sévères. Grâce à ce changement, les braconniers ne pourront plus se contenter de dire qu'ils ont trouvé un animal mort pour éviter d'avoir trop de problèmes. 

    Cet État vient également de créer le Central Ussuri Wildlife Refuge. Il s'agit d'un corridorcorridor de faune protégé particulièrement important puisqu'il connecte les populations de tigres de Sibérie des montagnes Sikhote-Aline (en Russie) aux monts Wanda en Chine (province d'Heilongjiang), un habitat prisé par les félins. Ils peuvent désormais franchir la frontière sino-russe sans rencontrer d'obstacle.

    Espérons que ces résultats inspireront de nombreux autres programmes de protection au sein des 10 à 14 contrées accueillant des tigres. Quoi qu'il en soit, ils récompensent les efforts des quelque 300 membres de la WCS impliqués dans la sauvegardesauvegarde de ces félins de par le monde.