Des chercheurs ont découvert un cas exceptionnel de régénération chez un requin soyeux, qui a fait repousser sa nageoire dorsale après une grave blessure d'origine humaine. Il s'agit seulement de la seconde observation de ce type chez un requin.


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    C'est une observation exceptionnelle que viennent de faire les scientifiques : un requin soyeux (Carcharhinus falciformis) a partiellement régénéré sa première nageoire dorsale, presque un an après une blessure l'ayant amputé à hauteur de 20,8 % ! En 2022, dans le cadre d'une étude de suivi des migrations à JupiterJupiter, en Floride (États-Unis), une balise satellite avait été posée sur sa nageoire. Quelques semaines plus tard, il disparaissait des écrans radar. Finalement, en juillet de la même année, des plongeurs amateurs l'ont repéré, souffrant d'une grave blessure causée par le retrait intentionnel de sa balise par des humains.

    Le saviez-vous ?

    Le requin soyeux (Carcharhinus falciformis) est une espèce de requin appartenant à la famille des Carcharhinidae. Il est présent dans les eaux tropicales et subtropicales des océans Atlantique, Pacifique et Indien. Ce requin possède un corps élancé et fuselé avec une coloration généralement bleu-gris sur le dessus et blanc sur le ventre. Sa taille peut varier de 2,5 à 3,5 mètres. Il est classé comme une espèce « quasi menacée » par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), car confronté à des menaces telles que la surpêche, la perte d'habitat et le changement climatique.

    Une certitude confirmée par la netteté des coupures et la forme de la blessure, correspondant à celle de la balise. Quelque 332 jours après que la blessure a été enregistrée par les scientifiques, notre fameux requin soyeux était photographié avec une nageoire dorsale qui s'était régénérée, jusqu'à récupérer 87 % de sa taille d'origine ! Un mécanisme de guérisonguérison rapide qui s'est probablement développé chez les requins en réaction aux menaces naturelles et anthropiques auxquelles ils sont exposés en haute mer.

    En haut, la nageoire du requin, quelques semaines après sa blessure, en juillet 2022 | Au-dessous, la nageoire du requin en juin 2023. © Josh Schellenberg, John Moore, <em>Journal of Marine Sciences</em>
    En haut, la nageoire du requin, quelques semaines après sa blessure, en juillet 2022 | Au-dessous, la nageoire du requin en juin 2023. © Josh Schellenberg, John Moore, Journal of Marine Sciences

    L’indispensable dialogue entre public et scientifiques

    Pour arriver à ce résultat, les plongeurs ont comparé la taille de la blessure initiale et celle de la nageoire guérie sur la base de photographiesphotographies du requin prises en juillet 2022 et en juin 2023. La découverte est d'autant plus intéressante que la guérison des tissus et la régénération restent peu étudiées chez les élasmobranches, en raison de l'absence de suivi à long terme des individus. L'étude, publiée le 14 décembre dans la revue Journal of Marine Sciences, met en lumièrelumière l'importance de la collaboration entre le public et les scientifiques, et pointe la menace représentée par les interactions humaines, tant pour la santé des espèces sauvages que pour la sauvegardesauvegarde de données indispensables à leur conservation.