Autour du nucléaire, le débat fait rage. Un peu plus encore en ces temps de campagne présidentielle. Les travaux dévoilés aujourd'hui par des chercheurs pourraient nous éclairer sur la question au-delà des postures politiques franco-françaises.
[EN VIDÉO] La transition énergétique en marche Alors que la Terre continue de se réchauffer et que les gaz à effet de serre continuent de s’accumuler dans notre atmosphère, il semble légitime de se demander quand la transition énergétique tant annoncée deviendra enfin réalité. Nous avons rencontré Michael Webber, responsable science et technologie chez Engie. Il nous apporte notamment des réponses teintées d’optimisme aux deux questions suivantes : Combien de temps va prendre la transition énergétique ? Cette transition sera-t-elle lente ou rapide ? © Futura
Le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec) l'affirme : si nous espérons maintenir le réchauffement climatique anthropique dans la limite de plus 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels, nous devons atteindre le zéro émission nette -- de gaz à effet de serre -- d'ici 2050. Pour y arriver, nous pourrons compter sur la production d'électricité renouvelable solaire ou éolienne. Mais un autre moyen devra être mobilisé, affirment aujourd'hui des chercheurs de la Carnegie Institution for Science (États-Unis) : le nucléaire.
Des études antérieures avaient conclu que 80 % de réduction de nos émissions de carbone pouvaient être atteints grâce au solaire et à l'éolien. À condition de travailler au déploiement massif de capacités de stockage de ces productions qui varient avec la météo, de renforcer les réseaux et de multiplier les infrastructures. Pour atteindre les 100 %, il faudra plus de cordes à notre arc énergétique, confirment aujourd'hui les chercheurs.
French president Emmanuel Macron’ speech on launching France’ new nuclear program - in ENGLISH
— Myrto TRIPATHI (@MyrtoTripathi) February 14, 2022
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Solaire, éolien et nucléaire
Pour la plupart des pays, assurent-ils, le recours à l'énergie nucléaire pourrait permettre une transition plus rapide vers le zéro carbone. Pour les pays dont les ressources éoliennes sont faibles, notamment, comme le Brésil. Aux États-Unis, en revanche, le nucléaire ne devrait être déployé qu'en fin de processus, pour éliminer les dernières émissions de carbone du secteur de l'énergie.
Les chercheurs notent par ailleurs qu'aux prix actuels, le nucléaire apparaît comme le moyen le moins cher d'éliminer les gaz à effet de serre générés par les productions électriques. Au moins jusqu'à ce que les technologies de stockage d'énergie deviennent très bon marché. Alors l'éolien et le solaire pourraient potentiellement devenir la voie la moins coûteuse vers un système électrique à zéro émission.