Alors que tout le monde pensait que les courants océaniques ralentissaient, une nouvelle étude parue dans Science Advances indique que, au contraire, ils accéléreraient. Ce phénomène serait lié aux vents qui, eux aussi, s'intensifient. 


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    Les précédentes projections des modèles climatiques identifiaient un ralentissement de la circulation océanique, notamment dans l'océan Atlantique, comme cause ou conséquence du réchauffement climatique.

    Le 5 février 2020, une étude parue dans Science Advances contredit ce fait qui semblait faire l'unanimité. Selon les auteurs de l'étude, l'accélération des courants marins est due à l'augmentation de la vitessevitesse des vents.

    Schéma simplifié de la circulation océanique globale. © <em>Ocean Climate Platform</em>
    Schéma simplifié de la circulation océanique globale. © Ocean Climate Platform

    L'accélération des vents et des courants océaniques

    Chaque décennie, la vitesse des vents augmente de 2 %. Voilà le constat établi par les chercheurs. Selon eux, ce phénomène a contribué à l'accélération des courants marins jusqu'en profondeur, à de 2.000 mètres sous la surface.

    Cette conclusion est basée sur des mesures de l'énergie cinétiqueénergie cinétique totale faites par des flotteurs du Global Marine Argo Atlas. L'énergie cinétique totale permet de comprendre les mouvementsmouvements des eaux et fournit un indice sur la vitesse de circulation océanique. Cette vitesse augmente drastiquement à l'aubeaube des années 1990. Mais en quelle proportion ?

    En utilisant des données captées par plusieurs observatoires de l'océan, ils ont identifié une augmentation de l'énergie cinétique de 76 % environ dans les 2.000 premiers mètres d'eau des océans du globe, dont 28 % montrant une accélération significative (résultat obtenu avec 95 % de confiance).

    « Une accélération de la vitesse moyenne de la circulation océanique provoque le déplacement de massemasse d'eau et de chaleurchaleur plus important. De plus, elle se fait sur plusieurs milliers de mètres de profondeur. La chaleur de la couche d'eau supérieure est transférée plus efficacement vers les abysses. Diverses conséquences peuvent exister, mais d'autres études sont nécessaires », explique Shijian Hu, premier auteur de l'étude.