La commission européenne vient de sortir un rapport sur le niveau inquiétant de la sécheresse dans les pays méditerranéens en ce début d'année 2024 : le Maghreb, en particulier le Maroc, est la zone la plus touchée par l'assèchement de la végétation et des sols. La preuve avec les images satellites et les cartes d'humidité du sol.


au sommaire


    L'ensemble des pays du pourtour méditerranéen est touché par une sécheresse sévère depuis 2 ans : le sud de l'Italie, le sud de l'Espagne, la Grèce et Malte. Mais en Afrique du nord, comme au Maroc, en Algérie et en Tunisie, l'assèchement des sols s'aggrave d'années en années depuis 6 ans déjà ! C'est au Maroc que la situation est la plus grave selon l'Observatoire européen de la sécheresse (EDO) : le pays a déclenché des restrictions d'eau en plein mois de janvier.

    La carte de sécheresse pour les 10 premiers jours de février : en jaune les zones présentant un léger déficit de pluie, en orange les zones avec un déficit d'humidité des sols, et en rouge les zones en alerte avec un fort déficit d'humidité dans les sols et une végétation en souffrance. © Copernicus
    La carte de sécheresse pour les 10 premiers jours de février : en jaune les zones présentant un léger déficit de pluie, en orange les zones avec un déficit d'humidité des sols, et en rouge les zones en alerte avec un fort déficit d'humidité dans les sols et une végétation en souffrance. © Copernicus

    Vers des pénuries importantes d'eau et des incendies précoces

    Début février, les réserves en eau du pays n'étaient remplies qu'à 23 %, un niveau bas avant même l'arrivée de la saisonsaison chaude. Avec pour conséquence quasiment certaine au cours des prochains mois, des pénuries importantes d'eau, mais aussi une saison des incendies précoce. Les images satellites de Copernicus, qui comparent l'état des sols en janvier 2023 avec celui de janvier 2024, sont sans appel : autour de Casablanca, El Jadida et Safi, les sols sont passés du vert au marron, preuve de l'extrême sécheresse.

    Des cultures en retard sur tout le Maghreb

    Le début d'année 2024 a, non seulement été marqué par des pics de chaleur intense au Maghreb (dignes du plein été), mais aussi un déficit de pluie. L'observatoire précise que ces conditions météométéo sont actuellement responsables d'un retard important dans la croissance des cultures, que ce soit au Maroc, en Algérie et en Tunisie.