Ils sont partout autour de nous. Les virus. Et au-delà du risque sanitaire qu’ils nous font courir, ils pourraient bien avoir aussi un effet sur le cycle du carbone. Un effet d’autant plus important à évaluer dans le contexte de réchauffement climatique.


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    Les virus sont un peu partout autour de nous. Et ils font l'objet de nombreux travaux scientifiques. Récemment encore, des chercheurs de l’université Duke (États-Unis), notamment, se sont posé la question de l'impact du réchauffement climatique sur les virus. Non pas pour évaluer un potentiel nouveau risque sanitaire que nous pourrions courir. Mais bien pour se faire une idée plus précise de la manière dont les virus pourraient, à l'avenir, jouer sur le cycle du carbone.

    Les chercheurs se sont donc intéressés à des virus susceptibles d'infecter des micro-organismesmicro-organismes. Parce que ces derniers occupent une place de choix au cœur des écosystèmes. Ils peuvent capter et stocker du carbone par la photosynthèse. Ils peuvent en recyclerrecycler quand ils participent à la décomposition. Ou encore libérer du carbone lorsqu'ils respirent. Autant de processus qui peuvent être assez fortement impactés... par les infections virales.

    Les micro-organismes influent sur le cycle du carbone au sein des écosystèmes. Mais ils sont également sujets à l’infection par des virus. Et les scientifiques ne comprennent pas tout à fait comment ces infections virales modifieront le fonctionnement des écosystèmes dans un monde qui se réchauffe rapidement. © Wieczynski, D.J., et al., <em>FEMS Microbiologie Écologie</em>
    Les micro-organismes influent sur le cycle du carbone au sein des écosystèmes. Mais ils sont également sujets à l’infection par des virus. Et les scientifiques ne comprennent pas tout à fait comment ces infections virales modifieront le fonctionnement des écosystèmes dans un monde qui se réchauffe rapidement. © Wieczynski, D.J., et al., FEMS Microbiologie Écologie

    De nouvelles sources de carbone, mais aussi de nouveaux puits

    Il apparaît dès lors d'une importance nouvelle de savoir comment les virus eux-mêmes vont être impactés par le réchauffement climatiqueréchauffement climatique. Car la réponse des écosystèmes à ces changements ne pourra pas être anticipée correctement si nous ignorons les effets des hausses de température, par exemple, sur la dynamique virus-hôte. C'est le premier constat des chercheurs.

    Les modèles préliminaires développés par les chercheurs montrent ainsi que les virus pourraient être en mesure de faire pencher la balance du cycle naturel du carbone, et faire apparaître des réponses assez inattendues au réchauffement climatique. Certains écosystèmes pourraient ainsi se transformer en sources de carbone, en libérant plus de carbone qu'ils n'en stockent. Mais d'autres pourraient, à l'inverse, devenir des puits de carbone efficaces.