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Article paru le 21/02/2013
La composition de l'atmosphère résulte des échanges entre différents réservoirs (l'atmosphère, l'hydrosphère, la cryosphère et la biosphère). Les échanges se caractérisent par les cycles biogéochimiques. Le cycle du carbone est le plus connu parce que l'Homme interfère dans les échanges entre les différents réservoirs et rompt l'équilibre de ce cycle. Si bien qu'une grande quantité de CO2, gaz à effet de serre, s'accumule dans l'atmosphère.
Pourtant, le carbonecarbone n'est pas le seul élément dont le cycle est affecté par les activités humaines. Les échanges naturels des nutrimentsnutriments comme l'azoteazote ou le phosphorephosphore sont largement altérés par les activités humaines. Ils le sont même beaucoup plus que le carbone : en 100 ans, les quantités d'azote rejetés dans l'atmosphère ont doublé. Dans un rapport commandé par le Programme des Nations unies pour l'environnementProgramme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), les scientifiques de l'International Nitrogen Initiative (INI) fournissent une analyse complète des problèmes causés par l'Homme dans les cycles naturels des nutriments.
L'azote atmosphérique est dégradé par des bactéries. Les plantes consomment ainsi des dérivés azotés qui favorisent le départ de la végétation, accélèrent la croissance et font verdir leur feuillage. © Johann Dréo, cc by sa 3.0, Wikipédia
L'atmosphère est composée à 78 % d'azote, mais ce dernier est inerte, car sous la forme de moléculesmolécules de diazote (N2), très stables. Dans la biosphère, les bactériesbactéries décomposent la molécule de N2 en nitrates (NONO3-) et en ammoniaqueammoniaque (NH4+). Le processus de minéralisation crée aussi des gaz à effet de serre comme l'oxyde d'azoteoxyde d'azote, aussi appelés NOx. L'oxyde d'azote peut en outre former de l'ozone troposphérique. Les activités humaines, par l'agricultureagriculture d'une part et l'industrie d'autre part, convertissent le diazote inerte en dérivés azotés plus réactifsréactifs. Les composés azotés et phosphorés sont très utilisés comme engrais. Dans l'industrie, des dérivés azotés sont émis en générant de l'électricité et par l'utilisation de véhicules.
Manger moins de viande réduirait les émissions d’oxydes d’azote
D'après le rapport du PNUE, 80 % des composés azotés utilisés comme engrais servent à fertiliser les champs pour le bétail. Les fertilisants utilisés pour l'agriculture directement consommée par l'Homme ne comptent que pour 20 %. Finalement, la consommation de viande est le processus qui engendre le plus d'émissionsémissions d'oxydes d’azote. Plus on ajoute d'étapes dans la chaîne alimentairechaîne alimentaire, plus il y a d'émissions d'éléments nutritifs dans l'atmosphère ; de l'engrais à la plante, de la plante à l'animal et de l'animal à l'Homme. En supprimant l'étape de l'animal vers l'Homme, les émissions seraient considérablement moindres.
Réduire la consommation personnelle de viande fait partie des dix actions clés suggérées dans le rapport. Si une personne qui se nourrit quotidiennement de viande divise par deux sa consommation, elle amoindrira de la même manière son impact sur l'environnement. Les conclusions du rapport sont alarmantes, car les experts montrent qu'avec le développement de l'Inde et de la Chine, la consommation de viande augmente considérablement, car leurs habitants adoptent le régime occidental. D'ici 2050, cette pollution augmenterait de 50 %.
Le rapport soutient un projet d'amélioration de 20 % d'efficacité de l'azote d'ici 2020 qui réduirait les émissions de dérivés azotés de 20 millions de tonnes par an. C'est l'objectif « 20:20 ». « Il y a déjà une grande différence entre les pays ayant atteint un meilleur rendement d'azote que d'autres (comme le Danemark), où ils prennent des mesures que nous n'avons pas encore appliquées au Royaume-Uni », explique Mark Sutton, principal auteur du rapport. S'il ne s'agit pas nécessairement de devenir végétarienvégétarien, réduire la consommation de viande semble nécessaire...