Rédigé par un comité international, l'IAC, un rapport préconise de renforcer les structures du Giec et d'en améliorer le fonctionnement. Il faut, dit-il en substance, une équipe directrice plus forte, une meilleure communication et une plus grande transparence.

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    L'hiver dernier, le Giec (Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat) essuyait un tir nourri de polémiques et d'accusations sur ses travaux et sur sa dernière publication de 2007 (le rapport n°4), où des erreurs ont été découvertes. L'expression climategate avait alors rencontré un bon succès tandis que les climatologues s'exaspéraient de l'ambiance. En mars, la présidence de cette organisation et le secrétariat de l'Onu commandaient une étude à l'IAC (InterAcademy Council, Conseil inter-académique), regroupant 15 académies des sciences, pour faire un point complet sur ce débat.

    Rendu cette semaine, ce rapport de l'IAC émet de nombreuses remarques sur le fonctionnement du Giec et pointe ses faiblesses, mais ne porteporte pas de jugement sur les questions scientifiques elles-mêmes. La principale concerne la gouvernance de l'organisation internationale, qui réunit des milliers de chercheurs de plusieurs dizaines de pays et de spécialités très différentes. Actuellement, seul un secrétariat d'une dizaine de personnes coordonne les travaux de cette immense population. Le rapport préconise la création d'une direction, un comité exécutif de 12 membres avec un directeur à plein temps.

    Comment gérer 90.000 remarques ?

    Cette équipe dirigeante serait aussi le porte-parole de l'ensemble de l'organisation et devra répondre aux critiques bien plus rapidement. La plus grosse erreur du rapport 2007 du Giec, dans la partie 2, consacrée aux risques socio-économiques liés aux changements climatiqueschangements climatiques (et non au bilan des travaux scientifiques), était la prédiction de la fonte des glaciers himalayens en 2035. Totalement fantaisiste, cette énormité avait été relevée par les climatologuesclimatologues eux-mêmes et provenait de la reprise d'un article paru dans la presse. Les études scientifiques n'étaient pas en cause mais l'organisation du Giec n'a pas permis aux climatologues de répondre rapidement et efficacement aux attaques, qui ont été, elles, très médiatisées.

    Les experts de l'IAC souhaitent également des débats plus ouverts et donc une meilleure prise en compte des remarques sur les travaux présentés. L'IAC souligne que les rédacteurs du dernier rapport du Giec ont reçu 90.000 remarques, de toutes origines (scientifiques et gouvernements) et de toutes natures (scientifiques, rédactionnelles...). La rédaction des résumés, considérés comme trop brefs, est également mise en cause et devra, explique l'IAC, mieux préciser les controverses.

    L'étude de l'IAC devrait donc inciter à améliorer la gestion de cette immense structure qu'est devenu le Giec et aussi de mieux assurer le service après vente, une fois les rapports publiés, pour ne pas laisser le monopole de la parole à ceux qui en contestent les analyses.