« Bêtes de science », c’est comme un recueil d’histoires. De belles histoires qui racontent le vivant dans toute sa fraîcheur. Mais aussi dans toute sa complexité. Une parenthèse pour s’émerveiller des trésors du monde. Pour ce septième épisode, intéressons-nous à un animal très commun et non moins futé : le corbeau.


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    En juin 2019, un compte japonais « tweettait » une vidéo d'un drôle de corbeau. Posé tout en haut d'un escalierescalier, il avait adopté une posture singulière qui lui donnait un airair... de gorille ! Une posture somme toute pas si étonnante, selon les experts. Car, par temps froid, elle permet au corbeau d'exposer un maximum de ses ailes au soleilsoleil.

    Malin, le corbeau ? Vous ne croyez pas si bien dire ! Parce que, même si sa mauvaise réputation lui colle aux plumes, le corbeau est en réalité bourré de qualités. Il est fidèle, courageux, sociable et... intelligent ! Aussi intelligent, justement, que les grands singes -- ou les petits humains. Et ce, malgré un cerveaucerveau bien plus petit.

    Le corbeau est ainsi capable de planifier des événements futurs alors même que nous pensions que cette aptitude nous était réservée -- à nous, humains, mais aussi à nos cousins les grands singes. Donnez au corbeau une pierre qu'il devra plus tard (entre quelques minutes et plusieurs heures) déposer dans une boîte, ou une pièce à échanger avec un humain pour obtenir une récompense. Il comprendra l'intérêt de l'opération au moins aussi bien qu'un grand signe. C'est ce que des chercheurs de l’université de Lund avaient déjà montré en 2017.

    Quand le corbeau gagne au bonneteau

    Aujourd'hui, des chercheurs de l’université d’Osnabrück (Allemagne) ont choisi de soumettre plus méthodiquement des corbeaux à toute une batterie de tests. Pour se construire une vision plus globale de leurs capacités cognitives.

    Alors oui, les corbeaux éprouvent quelques difficultés lors des tests de cognition spatiale. C'est surprenant parce que l'animal passe sa vie à évoluer dans un espace en trois dimensions. Mais, un corbeau qui joue -- et gagne -- au jeu du bonneteau. Comprenant ainsi qu'un objet hors de sa vue continue d'exister... Ou qui est capable de calculs élémentaires... Ou encore qui copie les gestes d'un humain pour accéder à une récompense... Ce n'est pas rien !

    D'autant que le drôle d'oiseau maîtrise ces tâches dès l'âge de quatre mois. Dès son adolescence, en somme. La période à laquelle il multiplie les interactions avec son environnement écologique et social. De là à supposer que cette intelligenceintelligence se développe en réponse à un monde en constante évolution et dans lequel la survie dépend de la coopération entre individus, il n'y a qu'un pas que les chercheurs n'hésitent pas à franchir. Pas si bête, le corbeau !