Le roman L'espace d'un an, de l'Américaine Becky Chambers, ouvre la série Les Voyageurs. S'il n'est pas à proprement parlé un roman d'action, il plaira aux puristes de science-fiction comme aux non-initiés. Dans ce space-opéra, la galerie de personnages, tant humains qu'alliens, est pleine de charme et très attachante. L'ouvrage se situe davantage dans l'étude sociologique que dans la démonstration d'aventures échevelées et dramatiques. Différentes cultures extra-terrestres se rencontrent dans un style léger et plein de tendresse. Un chouette roman, positif, et une écrivaine récompensée à maintes reprises depuis.


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    résumé du livre

    Image du site Futura Sciences

    Le vaisseau Voyageur, commandé par le capitaine Ashby, est composé d'un équipage des plus hétéroclite. Entre sa pilote Aandrisk à la peau écailleuseécailleuse, son docteur-cuisinier Grum aux multiples mainpieds, son IAIA à la personnalité débordante, et ses techniciens humains excentriquesexcentriques, on peut dire que le bâtiment représente bien la diversité des races vivant au sein de l'UG.

    Quand Rosemary, la toute nouvelle recrue, rencontre cet équipage, c'est avant tout une étrange famille d'originaux qu'elle voit. Et sa seule hâte est d'en faire partie.

    Le Voyageur est un tunneliertunnelier. Son job est à la fois simple et dangereux : il s'agit de forer des tunnels à travers la trame de l'espace pour créer des raccourcis entre différentes destinations. Simple car il s'agit d'un travail qui se résume à forer un trou, dangereux car l'infrastrate, la chair se trouvant sous la peau de l'espace, ne se laisse pas forer si facilement. Seule la présence d'Ohan, les copilotes Siamat, permet au Voyageur d'accomplir ce prodige.

    Or un jour, le Voyageur se voit attribuer une demande toute particulière. L'UG commande un tout nouveau tunnel pour relier un monde désireux de sortir de son isolement et de rejoindre la communauté galactique. Le peuple des Toremis Ka n'est pas réputé pour son amabilité ni pour son ouverture d'esprit ; leur décision de s'ouvrir à l'UG à de quoi intriguer.

    Mais le capitaine Ashby, désireux d'obtenir une belle prime pour gâter son précieux équipage, met de côté ses doutes et accepte la mission. Poule aux œufs d'or ou piège mortel ?

    Comprendre la

    mythologie

    L'universunivers de Becky ChambersBecky Chambers est riche et foisonnant. Voici les quelques éléments à retenir pour saisir la trame de L'espace d'un an.

    L'UG représente l'ensemble des peuples ayant atteint l'âge du voyage spatial et qui, après bien des rixes, ont décidé de former une union politique et commerciale. Un gouvernement global protégeant tous ses ressortissants et servant ses intérêts.

    L'infrastrate est l'espace sous l'espace. Un lieu où le temps n'existe pas, où les lois normales de la physiquephysique ne s'appliquent pas. Seuls les Siamats sont capables de comprendre et de s'orienter dans l'infrastrate, ce qui en fait des alliés rares et précieux.

    Les Toremis sont une race d'Aliens ancienne et obtuse, vivant en clan qui passent leur temps à s'entretuer. C'est le clan Toremis Ka qui prit contact avec l'UG.

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    Lovey, l'IA du Voyageur, est un membre à part entière de l'équipage. Mais beaucoup refusent encore de reconnaître les intelligences artificielles comme des individus sensibles. © Anusorn, Adobe Stock

    analyse

    Comprendre et aimer l'autre

    S'il y a bien une valeur qui décrit l'essence de cet ouvrage, c'est bien la « compréhension ». En représentant un équipage issu de plusieurs races et milieux culturels différents, Becky ChambersBecky Chambers nous montre les petites et grandes différences de chacun, les incompréhensions diverses qui en découlent. Mais aussi et surtout les efforts que chaque membre d'équipage déploie pour comprendre, respecter et laisser l'espace nécessaire à chacun d'être qui il est.

    Évidemment, chacun est différent mais, finalement, l'équipage du Voyageur forme une belle famille bariolée, soudée par les épreuves et le respect mutuel. Sans laisser de place au racisme, spécisme et autres a priori ethnocentrés. Promulguant ainsi de vraies valeurs d'amour et de tolérance.