Des chercheurs écossais ont créé le premier moteur-fusée qui se nourrit de lui-même. Baptisé Ouroboros-3, il limiterait les débris spatiaux ainsi que le carburant nécessaire pour mettre des nanosatellites en orbite.


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    Lors du lancement d'une fusée spatiale, chaque gramme compte, que ce soit au niveau de la charge transportée ou de la fuséefusée elle-même. Toute massemasse supplémentaire augmente la quantité de carburant nécessaire, ce qui augmente encore un peu plus la masse... De plus, les fusées sont constituées de plusieurs étages, qui retombent au sol, ou restent en orbiteorbite amplifiant le risque d'un syndrome de Kessler.

    Pour résoudre ces problèmes, des chercheurs de l’université de Glasgow travaillent sur une solution sous la forme d'un moteur-fusée autophage, autrement dit qui se nourrit de lui-même. Il a été baptisé Ouroboros-3, en référence au serpent qui se mord la queue dans différentes mythologies. La chaleurchaleur produite par la combustioncombustion fait fondre le fuselagefuselage plastiqueplastique de manière séquentielle. Le plastique fondu est ensuite envoyé dans la chambre de combustionchambre de combustion pour servir de combustiblecombustible, en plus du carburant habituel.

    Test de fonctionnement du moteur-fusée autophage Ouroboros-3. © Krzysztof Bzdyk

    Jusqu’à un cinquième du carburant fourni par le fuselage

    C'est le tout premier moteur-fusée autophage, malgré un concept qui a été breveté en 1938. Cela permet de réduire le poids de la fusée, augmentant la charge utile qui peut être transportée, et évite de laisser des débris dans l'espace. Dans les tests, Ouroboros-3 a pu produire une poussée de 100 newtonsnewtons, et est resté stable pendant toute la phase autophage. Le fuselage plastique a constitué au final un cinquième du carburant utilisé.

    Les chercheurs comptent encore travailler sur leur moteur-fusée pour atteindre une poussée suffisante afin de propulser une fusée spatiale. Ils espèrent qu'il pourra être utilisé pour mettre en orbite des nanosatellites directement, évitant de devoir passer par des fusées conventionnelles beaucoup plus onéreuses.